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LES GRANDES MAN?UVRES EN PLACE

par Moncef Wafi

Dans une semaine, le corps électoral sera convoqué pour la présidentielle de 2014. En parallèle, le FLN se rappelle la révision de la Constitution et l'évoque pour dans une semaine. Deux annonces qui viennent s'ajouter à la batterie d'affirmations et d'incertitudes qui ont accompagné cette pré-campagne présidentielle d'un bout à l'autre. Et pour cause, le flou qui entoure la participation ou non du président sortant, Abdelaziz Bouteflika. Si l'annonce du ministre de l'Intérieur répond à un impératif de calendrier, le discours de l'ex-parti unique épouse des contours de circonstance où la seule constante est l'appel pressant à un quatrième mandat. La dialectique actuelle du FLN tourne essentiellement autour des acquis «bouteflikiens» et d'une candidature quasi assurée du chef de l'Etat pour la présidentielle d'avril. L'autre nouveauté dans le discours stéréotypé du parti est celle de l'imminence d'une révision de la Constitution, sujet abordé auparavant par Amara Benyounès, le président du MPA, qui s'était prononcé pour une probable révision de la Constitution, mais après la présidentielle. Pourtant, la scène politique est loin de toutes ces certitudes partisanes puisque hormis le FLN et le TAJ de Amar Ghoul, tous les états-majors politiques se confinent dans une situation de «wait and see». Ainsi et après les déclarations de foi de Amar Saadani sur la candidature de Bouteflika, l'opinion publique s'attendait, légitimement, à ce que les autres partis traditionnellement partisans du président de la République lui emboîtent le pas. Mais force est de constater que les formations politiques, tout en réitérant leur principe de soutien indéfectible à Bouteflika, restent dans la sobriété. Des fervents supporteurs du Président, on retrouve Louisa Hanoune, qui a rempilé pour un nouveau mandat à la tête du PT, qui a opté pour un discours plus critique envers les réalisations bouteflikiennes qu'elle a qualifiées d'échec, rompant avec sa traditionnelle défense du bilan présidentiel. Le RND a également confirmé son soutien au président sortant pour peu qu'il se présente pour un quatrième mandat. Une retenue que beaucoup expliquent par le peu de visibilité qu'il y a autour de la prochaine présidentielle. Un flou maintenu sciemment ou pas, mais qui a l'avantage de freiner certaines ardeurs partisanes et d'échafauder des stratégies de rechange au cas où le candidat attendu ne se présenterait pas. Des plans B qui sont certainement élaborés mettant en vedette des seconds couteaux qui pourront, dans le cas échéant, jouer le rôle du parfait alibi. Quand Ghoul affirmait que les sorties sur terrain des membres du gouvernement n'étaient pas une pré-campagne électorale en soi pour le compte de Bouteflika, il n'avait pas tort puisque ces mêmes sorties mettent en avant un autre personnage de l'Etat susceptible de faire le consensus et d'être le candidat unique pour les formations politiques travaillant pour le Président. Le Premier ministre, puisque c'est de lui qu'il s'agit, peut aisément être cet homme de transition, même s'il sera coopté, qui pourra mener l'Algérie à bon port. En effet, il est inconcevable pour un système, qui a tout verrouillé, de laisser sans réponse une question aussi cruciale que la vacance du pouvoir et la présence prochaine de Bouteflika en avril prochain n'étant pas du domaine de la certitude, le nom de son remplaçant est déjà tout trouvé. Quid de Benflis ? Sa visibilité médiatique de plus en plus soutenue par une presse attentiste suggère un retour en force de l'ex-chef du gouvernement et la prolifération de comités de soutien, parfois opportunistes, à sa candidature augure d'un rôle plus important qu'il pourra jouer lors de ces élections, mais tout cela reste du domaine des scénarii malheureusement écrits à l'avance.