Plus question de création d'un syndicat libre, ni d'un quelconque
mouvement de protesta à l'horizon. Hier, les syndicalistes du complexe
sidérurgique d'El Hadjar s'affairaient plutôt autour de l'organisation
d'assemblées générales des travailleurs pour sensibiliser les salariés sur les
enjeux de l'avenir et la préservation de l'outil de travail, ainsi que la
présentation d'un bilan global sur la situation qui a découlé du dernier
débrayage. «Nous en sommes encore avec les assemblées générales des
travailleurs, car on doit suivre ce rythme à travers les 29 unités que compte
le complexe afin d'exposer les acquis obtenus en matière de revendications
socioprofessionnelles après la grève du 17 décembre dernier. Aussi, on ne
manque pas d'aborder lors de ces rencontres avec les travailleurs le plan
ambitieux des investissements consentis par les pouvoirs publics pour booster
la production, sauvegarder l'emploi et éviter une asphyxie financière qui
menaçait sérieusement le complexe sidérurgique», nous a indiqué, hier, le
porte-parole du syndicat d'entreprise, M. Ammouri. Ce dernier affirme que le
syndicat d'entreprise demeure toujours affilié à l'UGTA et que c'est là un
résultat d'intenses négociations avec la centrale. Pour le clash, la solution
idoine proposée par cette dernière consiste à «disjoncter» l'Union de wilaya
UGTA et se placer en tant que tutelle directe du syndicat d'entreprise du
complexe ArcelorMittal Algérie. De la sorte, la centrale UGTA a pu sauvegarder
ses intérêts et garder sa chapelle intacte dans ce grand pôle de l'industrie
qui compte 5.600 employés et qui a failli échapper à son autorité, non sans
mettre hors circuit ou sacrifier ses représentants locaux qui ne sont plus en
odeur de sainteté avec la majorité des travailleurs. On apprendra dans ce
contexte auprès de sources concordantes que, pareillement, le ministère de l'Industrie
a pesé de tout son poids pour faire avorter ce projet de création d'un syndicat
libre, un projet du reste jugé aventureux et ne pouvant guère tranquilliser les
pouvoirs publics qui s'apprêtent à investir la bagatelle somme d'un milliard de
dollars pour redynamiser la production du complexe sans recourir à une
compression du personnel. Ce plan d'investissement peut même créer d'autres
postes de travail, assure-t-on. «Stabilité sur le front social et plan
d'investissement offensif», des signes qui ne trompent pas sur l'existence
d'une volonté de toutes les parties pour renforcer et pérenniser la société, en
songeant à satisfaire l'approvisionnement du marché local à travers une
prévision de production qui devrait dépasser les 2 millions de tonnes dans le
moyen terme et réduire ainsi considérablement la facture d'importation.