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Une délégation de
citoyens représentants les communautés ibadites et malékites de Ghardaïa a été
reçue jeudi à Alger par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. L'initiative
vise à mettre fin aux tensions qu'a connue cette wilaya ces dernières semaines.
Selon l'APS qui cite des sources proches du gouvernement, la délégation était
composée de 24 personnes représentatives des deux communautés (12 personnes de chaque communauté). Les mêmes sources indiquent qu'à l'issue de cette rencontre plusieurs
décisions ont été prises afin de permettre le retour à la normale, notamment la
création d'un conseil de sages au niveau
des communes touchées, un « espace d'arbitrage et de conciliation » sur
la base de la « coexistence harmonieuse et pacifique » ancestrale qui prévalait
dans cette wilaya. De leur côté,
les représentants de deux communautés
se sont engagés à «tout faire » pour
contribuer à dépasser les dissensions et reprendre sur de nouvelles « bases assainies les relations
fraternelles » qui prévalent depuis des générations. Cette rencontre a été
aussi mise à profit par les membres de la délégation pour exposer les doléances
de la population et ont fait part au Premier ministre des « excès qui leur sont
apparus » au cours des échauffourées des dernières semaines. Il a été également décidé la distribution «
équitable et équilibrée » de 30.000
lots de terrains destinés à l'autoconstruction à travers l'ensemble des
communes de la wilaya. D'autre part, le gouvernement a chargé le
ministère de la Solidarité nationale d'examiner l'aide à apporter aux victimes
des incidents, notamment ceux dont les demeures ont été touchées. A cette occasion, le Premier ministre a
invité les représentants de cette wilaya « à regarder vers l'avenir et à
oublier le passé », appelant toutes les
forces vives « à œuvrer à la
restauration de la sécurité et de la sérénité » dans les différentes communes de Ghardaïa. Sur le terrain, dans
les différents quartiers de la ville,
la vie reprend progressivement son cours normal et habituel. Selon
l'APS, une grande partie des commerces du chef-lieu de wilaya a repris sous les
yeux vigilants des services de sécurité renforcés et déployés, à titre préventif, sur les points névralgiques de la
ville. Sur les 2.200 commerçants que compte la commune de Ghardaïa, près de 900
sont fermés, dont un grand nombre pour faire les bilans de fin d'année, selon
les services du commerce de la wilaya cités par l'APS. Les élus et les
représentants de la société civile multiplient les appels au calme et au
dialogue, au moment où des groupuscules placardent des tracts appelant à la «
libération des détenus, à la distribution équitable de logements et de terrains et à l'indemnisation des
sinistrés de ces événements ».
Une grande partie de la population appelle à la prise en charge des doléances de la population en matière de logement et de foncier, sources de conflits dans la région. Pour rappel, des quartiers de la ville de Ghardaïa ont connu ces dernières semaines des échauffourées nocturnes entre des groupes de jeunes du quartier de Souk et de Haï El Moudjahidine au centre-ville de Ghardaïa, qui se sont étendues ensuite au quartier Hadj Messaoud. Les jeunes ont utilisé divers produits inflammables durant ces échauffourées, avant que le calme ne se soit rétabli après l'intervention des brigades anti-émeutes. Ces évènements, marqués également par des attaques contre les forces de sécurité déployées pour rétablir l'ordre, ont fait plusieurs blessés, notamment parmi les policiers et les jeunes, selon une source hospitalière locale. Une trentaine d'habitations et une quinzaine de commerces ont été saccagés et dévalisés avant d'être incendiés, selon un bilan provisoire. |
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