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Les émeutiers d'El-Méridj jugés le 9 janvier

par A. Mallem

Le procès des manifestants d'El-Méridj, qui s'est ouvert le jeudi dernier au tribunal d'El-Khroub, a été reporté au 9 janvier prochain à la demande des avocats de la défense. Pour rappel, 12 personnes ont été présentées le lundi dernier devant le magistrat instructeur près le tribunal d'El-Khroub à la suite du blocage de l'autoroute Est-Ouest et des heurts qui s'en sont suivis. Six des manifestants arrêtés ont été mis en détention provisoire sous le grief d'atteinte à l'ordre public, tandis que les six autres ont bénéficié de la procédure de citation directe. «Pour assurer leur défense, les habitants du village ont cotisé pour constituer, mercredi, une équipe de six avocats», nous a déclaré, hier, le président de l'association du village, M. Méziane. Ce dernier n'a pas manqué de nous signaler l'immense frustration ressentie par les habitants d'El-Méridj qui n'ont jamais pensé que leur action de revendication allait prendre une telle tournure. «Si revendiquer des droits élémentaires au développement vous mène en prison, ce n'est pas juste, c'est de la hogra !», nous ont confié, hier, des habitants dépités mais qui ne décolèrent pas. «Notre mouvement n'est pas manipulé et dirigé par des gens qui veulent avoir des logements ruraux sur mesure, ou qui cherchent à obtenir un logement pour chacun des membres de la famille, nous sommes là pour veiller à une distribution correcte et empêcher toute magouille», ont-ils expliqué en rétorquant que le logement rural figure parmi les nombreux points de revendications avancés par la population. «Pourquoi la commune d'El-Khroub n'a pas prêté attention à nos préoccupations, à l'enseigne du problème du transport, le dossier du CEM que nous attendons depuis des années, ou encore celui de la couverture sanitaire dont notre village est dépourvu ?», s'est interrogé un citoyen du village. Et d'indiquer que le maire d'El-Khroub, qui était venu les voir lundi dernier, accompagné de quelques élus, s'est montré apparemment surpris par l'importance de l'agglomération qu'il venait de découvrir. En s'entretenant avec les membres du village qu'il a rencontrés, M. Aberkane a d'abord reproché aux riverains d'avoir utilisé la méthode de protestation qu'ils ont choisie en coupant l'autoroute. Il leur fera entendre que l'APC est très occupée, ces dernières années, par la gestion des deux nouvelles agglomérations d'Ali Mendjeli et Massinissa et qu'elle a relégué au second plan leurs préoccupations. «Le maire était surtout venu pour tenter d'apaiser les esprits, mais il n'a nullement soulevé le problème du logement rural et il s'est contenté, comme à l'accoutumée, de dire que nos problèmes vont être réglés bientôt. Cela ne veut rien dire. Ce n'est que des promesses, comme toujours !», ont rétorqué, de concert, nos interlocuteurs. Se montrant plus déterminés, quelques-uns ont déclaré qu'ils mènent une concertation avec les autres habitants du village afin d'arrêter une date pour l'organisation d'une journée de protestation qui va se traduire par la tenue d'un sit-in devant le cabinet du wali, en demandant la libération des villageois détenus et en brandissant encore les revendications habituelles.