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Dire que la situation sécuritaire en Libye a
complètement échappé à tout entendement est du ressort de l'euphémisme tant la
réalité du terrain s'inscrit dans la case des scénarios catastrophes. La guerre
fratricide qui a suivi l'assassinat du colonel Kadhafi, sur fond de lutte pour
le contrôle des terminaux et des puits pétroliers, uniques poumons économiques
du pays, a déstabilisé une Libye orpheline d'institutions politiques et
militaires capables de rétablir l'ordre institutionnel.
Ce qui se passe aux frontières Est de l'Algérie est prévisible tant la présence du dictateur libyen aux commandes d'un pays «tribal» était gage de sécurité pour ses voisins malgré des velléités belliqueuses passagères de celui qui a été bombardé par les avions de l'Otan sur instigation de la France, elle-même menée par Bernard-Henri Lévy, un général d'opérette qui a publiquement déclaré agir pour la sécurité d'Israël. Que reste-t-il donc de cet Etat démembré, ravagé aux mains de milices islamistes et au bord d'un chaos ethnique ? Cependant et au-delà de cette éventuelle bantoustanisation de la Libye, les conséquences de la chute du régime de Kadhafi se font ressentir et frappent directement l'Algérie. Transformé, à force, en sanctuaire pour les groupes djihadistes, le pays est devenu une base arrière pour le lancement d'incursions armées à l'intérieur des terres algériennes comme ce fut le cas pour l'attaque du complexe gazier de Tiguentourine à In Amenas, pris d'assaut par des hommes armés venus de Libye en janvier, et qui avait fait 37 morts parmi les employés du site. L'autre aspect de la donne est l'armement lourd dont disposent dorénavant ces mêmes groupes, des armes de guerre sorties tout droit des arsenaux de Kadhafi et qui se sont dispersées à travers les différentes factions armées qui se disputent le territoire libyen. En octobre dernier, un véritable arsenal de guerre a été découvert par l'armée algérienne dans une vaste cache d'armes à Illizi dont une centaine de missiles sol-air ainsi que plusieurs centaines de roquettes anti-hélicoptères, de mines terrestres et de grenades RPG. En juin 2012, et à 100 km au nord de la « zone des trois frontières » entre la Libye, la Tunisie et l'Algérie, un convoi chargé d'armes a été détruit par l'armée tunisienne. Les voitures ciblées étaient bourrées d'armes en provenance de Libye et transitaient par la Tunisie pour rejoindre l'Algérie. Cet incident n'était pas le premier et renseignait sur les nouvelles pistes des armes du terrorisme. Une hypothèse qui épouse la logique des événements qui se déroulent dans la région et qui veut que les groupes armés qui activent sur le territoire algérien soient les premiers clients des cargaisons d'armes destinées à alimenter les maquis de l'ex-GSPC. Les autorités algériennes avaient déjà souligné la dangerosité de la porosité des frontières libyennes, ouvertes aux trafics en tout genre, avec celui des armes à leur tête. En mars 2012, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales de l'époque, Daho Ould Kablia, s'inquiétait de ces frontières. Il dira à ce propos que « c'est plutôt les groupes terroristes qui se trouvent à l'extérieur de nos frontières qui auraient pu nous inquiéter», faisant allusion aux bandes armées qui activent le long des frontières avec la Libye, le Mali ou encore le Niger, s'appuyant sur les conditions d'insécurité qui caractérisent ces pays et profitant des conflits qui s'y déroulent. TOUT LE DANGER DE CETTE SITUATION VIENT DE LA PUISSANCE DE FEU PERDUE DANS L'IMMENSITE DESERTIQUE DE LA LIBYE APRES LA CHUTE DU REGIME DE KADHAFI. FORTS DE CET ARSENAL MILITAIRE ET LIVRES A EUX-MEMES, LES REBELLES LIBYENS SE SONT RECONVERTIS EN MARCHANDS D'ARMES, NE FAISANT AUCUN DISTINGUO ENTRE LEURS CLIENTS. TOUAREGS MALIENS, GROUPES TERRORISTES D'AQMI ACTIVANT AUSSI BIEN EN ALGERIE, AU MALI VOIRE DANS D'AUTRES PAYS AFRICAINS, LA VENTE D'ARMES EST DEVENUE LA PREMIERE ACTIVITE DU DESERT. CES ARMES PERDUES DE LA LIBYE ONT DEJA ETE AU C?UR DES DISCUSSIONS SECURITAIRES AU PLUS HAUT NIVEAU ET MOURAD MEDELCI, ALORS MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES, EN VISITE A MOSCOU EN DECEMBRE 2012, AVAIT SOULEVE CE PROBLEME AVEC SON HOMOLOGUE RUSSE. LE MINISTRE ALGERIEN AVAIT DECLARE ALORS RESPONSABILISER LE NOUVEAU GOUVERNEMENT EN PLACE A TRIPOLI POUR SOLUTIONNER LE PROBLEME MAIS QUE LE DANGER A DEPASSE, AUJOURD'HUI, LES FRONTIERES ET QU'IL MENACE TOUS LES PAYS DU SAHEL. |
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