De plus en plus de
voix s'élèvent à Oran pour dénoncer la dégradation du cadre de vie des
habitants du quartier mythique de M'dina J'dida. Il y a quelques jours, des
commerçants de ce quartier populaire se sont déplacés au siège de notre
rédaction dans un souci d'interpeller les autorités locales pour mettre un
terme à l'anarchie qui règne au niveau de la majeure partie des rues et ruelles
de ce quartier. «Pour ceux qui connaissent bien Oran, ce quartier, symbole de
la ville, ne cesse de se dégrader au fil des ans au su et au vu de tout un
chacun. Ces dernières années, la situation a empiré», affirment nos
interlocuteurs. Ces derniers indiquent qu'avec la prolifération de l'informel,
il est pratiquement impossible de se frayer un chemin à travers la majeure
partie des artères. «Chassés des grands boulevards et placettes, les
commerçants informels n'ont eu d'autres recours que d'occuper toutes les
ruelles adjacentes, bloquant l'accès à la fois aux véhicules et aux citoyens»,
assurent les commerçants. Outre la concurrence illicite, nos interlocuteurs
mettent en exergue le problème de l'hygiène. «Tard dans la soirée, quand toutes
les rues et ruelles se vident, le quartier se transforme en une véritable
décharge à ciel ouvert», ajoutent les mêmes sources, qui rappellent le manque
d'hygiène alimentaire, notamment les aliments étalés à ras de sol sur les
chaussées, engendrant des problèmes de santé publique. A cela vient s'ajouter
l'amoncellement des déblais qui bloquent l'accès aux passants et aux immeubles
situés à proximité. «Il n'y a qu'à faire un tour du côté de la rue Hadj Salah
pour constater de visu ce qui s'y passe», assure l'un des commerçants. Ce
dernier fait état aussi de la dégradation de la voirie et des réseaux urbains
devenus défaillants par ces pratiques. Dans certaines artères, la chaussée a
été creusée pour des travaux sans toutefois remettre la chaussée à son état
initial, ce qui provoque des problèmes pour les véhicules empruntant ces voies.
Quand la chaussée n'est pas dégradée, ce sont les véhicules stationnés en plein
milieu de la voie qui bloquent le passage. «Les habitants du quartier et les
commerçants doivent effectuer un véritable parcours du combattant pour trouver
un espace où stationner», ajoutent nos sources. Les mêmes commerçants ont tenu
aussi à attirer l'attention des services concernés sur le stationnement des
transporteurs clandestins, notamment aux environs du monument aux martyrs de
Tahtaha.
Pour conclure, un
appel a été lancé aux autorités pour se pencher sérieusement sur le cas de ce
quartier et partant redonner à M'dina J'dida son lustre d'antan.