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Abdelkader Bensalah qui avait pris la relève d'Ahmed Ouyahia au poste de secrétaire général du RND après que ce dernier en eut démissionné en janvier 2013 a été sans surprise reconduit dans la fonction par le quatrième congrès ordinaire dont les assises se sont ouvertes hier à l'hôtel Aurassi. Bensalah a été plébiscité car ayant pu gagner la confiance autant des partisans de l'ex-secrétaire général que celle du camp ayant initié le mouvement de contestation interne qui l'a poussé à démissionner. Contrairement à ce qui se passe au FLN lui-même agité par une interminable crise ayant pour enjeu son contrôle, le RND a en apparence surmonté ses dissensions et devrait se présenter uni et en ordre de bataille à la joute électorale des présidentielles. Il n'est pas pour autant certain que ce parti échappera à la division quand celle-ci s'engagera. L'on imagine mal en effet les fidèles d'Ouyahia qui restent nombreux sinon majoritaires dans les rangs du parti ne pas tenter de faire basculer celui-ci dans le camp des anti-quatrième mandat pour Bouteflika. Et ce n'est pas parce qu'ils ont pris part au plébiscite de Bensalah en tant que successeur de leur chef de file qu'il faut les créditer d'avoir renoncé à cette tentation. Les partisans d'Ouyahia ont parfaitement compris que la contestation dont il a été la cible au sein du parti a été orchestrée de l'extérieur et sa démission «surprise» exigée, parce qu'il présentait la menace d'être un candidat potentiel susceptible de représenter une alternative à l'option d'un quatrième mandat pour Bouteflika. En Bensalah le camp présidentiel a certes quelqu'un de confiance pour lui garder la «boutique» RND dans son giron. Ce qui ne lui garantit pas pour autant que ce parti ne va pas être repris par ses dissensions autour de ce quatrième mandat. Tout le monde a remarqué d'ailleurs que le RND a été ambigu sur cette question, au sens où s'il affiche sa fidélité au président Bouteflika et son soutien à son programme, il ne l'a pas ouvertement appelé à se représenter. Une nuance qui ne se retrouve pas dans la position qu'exprime le FLN. Nuance que d'aucuns mettent au compte de l'espoir nourri au sein du RND que les jeux au sein du pouvoir réel sont loin d'être faits pour ce qui est de l'échéance présidentielle. Une perception que Bensalah depuis son intronisation à la succession d'Ouyahia n'a pas infirmée mais au contraire confortée en n'ayant pas officiellement déclaré le RND acquis à l'option du quatrième mandat. Son silence sur le sujet sachant sa proximité avec Bouteflika et le camp présidentiel est à coup sûr énigmatique et doit avoir encouragé les pro-Ouyahia dans le parti à s'ancrer dans la certitude qu'il s'est mijoté dans la haute sphère du pouvoir un scénario dans lequel le RND aurait un rôle à jouer à la condition de ne pas se griller prématurément en optant pour ou contre la perspective d'un quatrième mandat. Ils pèseront en conséquence pour que le quatrième congrès ordinaire du parti s'en tienne à la position du «wait and see» qu'il observe sur cette question. A moins que les chefs d'orchestre qui ont contraint Ouyahia à la démission n'aient entrepris un travail souterrain au sein du parti qui est parvenu à faire peupler la composante des participants au IVème congrès de partisans irrévocablement acquis à l'option quatrième mandat. |
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