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Houari Mouffok,
premier président de l'UNEA, organisation estudiantine qui a pris la relève à
l'indépendance de l'UGEMA des « années de braise », s'est éteint des suites
d'une longue maladie. Peu d'étudiants algériens des nouvelles générations
connaissent le nom de Houari Mouffok et savent ce que fut son parcours qu'il a
pourtant relaté dans un petit ouvrage qu'il a intitulé « Parcours d'un étudiant
algérien ». Mouffok est issu d'une famille de l'Ouest algérien qu'il quitta
dans les années 50 pour rejoindre le combat libérateur national. Il a été parmi
les jeunes que les dirigeants provisoires de la révolution ont envoyés faire
des études à l'étranger. Dans son cas ce fut en ex-RDA où il se révéla être un
excellent animateur dans le monde estudiantin de ce pays de la cause de la
révolution algérienne.
Revenu au pays à l'indépendance, Houari Mouffok fut plébiscité en tant que président de la nouvelle organisation estudiantine à laquelle il sut imprimer une orientation progressiste et en même temps objectivement critique du pouvoir en place et de certaines de ses décisions. Houari Mouffok et l'organisation qu'il présidait ont pris sans équivoque position contre le coup d'Etat du 19 juin qui a renversé le président Ben Bella. Il a chèrement payé cette position de principe puisqu'elle lui a valu emprisonnement et tortures. Durant tout son internement, Houari Mouffok a été un symbole pour les étudiants et la revendication de sa libération l'un des objectifs à concrétiser de leur combat contre la caporalisation de leur organisation syndicale. Elargi après quelques années de détention, Mouffok a fait l'objet d'une surveillance suspicieuse qui l'a forcé à un isolement étouffant. Grâce à des relations au fait de sa situation, il a pu obtenir d'être recruté à Sonatrach dont il a bénéficié d'une bourse pour aller aux Etats-Unis faire un master en sciences économiques. De retour au pays, il a repris son travail à Sonatrach tout en restant à l'écoute de la réalité nationale. L'ouverture politique opérée après octobre 88 lui a permis de se relancer dans le débat politique et de faire acte d'engagement en ralliant le MDA créé par le président Ben Bella à qui l'unissait une amitié aussi sincère que désintéressée et non exempte de désaccords parfois. Aux étudiants nous conseillons chaleureusement de lire le livre de Houari Mouffok. Ils y trouveront matière à faire plus ample connaissance avec sa personnalité attachante et surtout de découvrir relatés avec pudeur et sans « grosse tête » ce qu'il a subi pour avoir osé s'élever contre le régime militaire qui a étouffé l'élan national un certain 19 juin 1965. A sa veuve, ses enfants, sa mère nous présentons nos plus sincères condoléances et l'expression de notre solidarité en cette triste circonstance. |
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