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L'environnement,
première victime du laisser-aller du citoyen et des autorités ainsi que de
l'absence quasi-totale des associations émargeant dans le secteur, subit une
dégradation, sans précédent, aux quatre coins de la wilaya, surtout dans les
plus isolés et loin de toute surveillance.
Les ordures ménagères pullulent à chaque coin de rue, de chemin ou encore sur le bas-côté des grands axes routiers, ce sont des tonnes de détritus déversées, de manière incivique, par des individus sans scrupules, rendant la vie des citoyens des plus insupportables. La wilaya ne dispose, encore, d'aucune décharge contrôlée. Les projets de centre d'enfouissement technique, annoncés en grande pompe, ces cinq dernières années, sont toujours au point mort. Celui prévu, depuis 2006, à Corso connaît, ses dernières retouches comme les accès, à partir de la RN5. De même pour celui devant être implanté à Zaâtra (Zemmouri) qui n'est pas entamé, en raison de l'opposition des habitants de la localité. Ce qui pousse les citoyens et les services des voiries communales à jeter les déchets et autres résidus toxiques, pêle-mêle, dans la nature. Une situation qui a fini par former de vastes décharges sauvages, aujourd'hui vecteurs de toutes les maladies. Ces sources de pollution, qui portent atteinte au cadre de vie des milliers d'habitants, sont perceptibles, à l'œil nu, à travers toutes les localités de la région. La collecte des déchets demeure un véritable casse-tête chinois pour les autorités locales. Une problématique aggravée par l'incivisme des habitants et la démission des associations de protection de l'environnement. Cela, sans oublier, l'insuffisance des moyens matériels dont disposent les services de la voirie pour assurer la collecte dans les cités et autres quartiers, devenus invivables, à cause de la dégradation des routes et la prolifération des herbes sauvages. Certains élus des localités de la région justifient cet état de fait par le manque de terrains devant abriter des décharges réglementées ou des centres d'incinération de déchets. D'autres invoquent le manque de moyens matériels, la démission du mouvement associatif et les oppositions exprimées par les citoyens habitant non loin des assiettes devant accueillir ce type de projet. DES DEPOTOIRS A CIEL OUVERT Dans la commune des Issers, des tonnes d'ordures continuent à être jetées, journellement, dans le dépotoir jouxtant le pont de la sortie sud-est de la ville. Cette décharge est devenue, au fil des ans, une vraie source de nuisance pour les résidants de la périphérie. Ces derniers avaient déjà manifesté leur colère, à maintes reprises, en raison de la fumée toxique qui se dégage des lieux, de jour comme de nuit. En vain. Les promesses portant création d'une décharge intercommunale, répondant aux normes, pour mettre un terme à ce problème, n'ont pas été suivies d'effet. Le même constat est relevé, également, dans la commune voisine de Bordj Menaïel. Une localité de 87 000 habitants qui croule sous les ordures, depuis la fermeture de la décharge de ?Vachet' par les villageois de Rouafaâ, en septembre 2010. Les anciens élus ont dû faire du porte-à-porte, auprès des assemblées pour pouvoir décharger leur collecte quotidienne. D'ailleurs cette situation conflictuelle, entre les services de l'APC de Bordj Menaiel et les citoyens de cette localité, située à 3 km, au sud de la ville, a obligé les services de sécurité (G.N) à intervenir. La collecte des déchets demeure un véritable casse-tête chinois pour les autorités locales, hormis le plan ?Blanche Algerie' qui, trimestriellement, a allégé un peu soit-il, cette situation. LE MANQUE DE CIVISME AGGRAVE LA SITUATION Il faut dire que les citoyens de la région, à quelques exceptions près, ne se soucient guère de la protection de l'environnement. La preuve en est le manque, voire l'inexistence, d'initiatives visant à donner un autre visage à leurs cités. Le nettoyage des quartiers, le désherbage et l'implantation d'arbres, doivent être la mission de tout le monde. À Khemis El-Khechna, des tonnes d'immondices sont abandonnées, chaque jour, non loin du bidonville ?Haouch Riacha'. Les autorités locales y ont créé un immense dépotoir qui s'étend sur une surface de 3 ha, constituant une sérieuse menace pour la vie de tous les habitants de la région. Pourtant, la commune a bénéficié d'un projet d'une décharge, réglementée, d'une dotation de 80 millions de dinars, mais les travaux ne sont toujours pas entamés, en raison des oppositions des citoyens. A Thenia, la décharge située sur les hauteurs de la ville, déborde sur le chemin de wilaya, reliant Thenia à Zemmouri. Cette dernière a fait l'objet de lever de bouclier par les habitants, suite à la rumeur sur le déversement des déchets par une grande entreprise privée de l'agro-alimentaire, domiciliée à Rouiba. La situation à Naciria n'est guère, les ordures collectées, ça et là, sont jetées à la lisière d'un champ d'oliviers, situé non loin du site des chalets. L'endroit est devenu infréquentable à cause des puanteurs qui se dégagent à un kilomètre, à la ronde. Le feu mis habituellement et parfois volontairement par des énergumènes pour réduire la quantité des ordures a fini, dans un passé récent, par ravager tous les oliviers de la périphérie. L'air et la fumée asphyxiants qui s'y dégagent, en ces temps, sont très dangereuses pour la santé de la population. Les responsables locaux ont, de tous temps, évoqué la possibilité de créer une décharge contrôlée avec la commune de Baghlia, en vain. Les atteintes contre dame Nature se constatent, également, à travers la multiplication des décharges sauvages sur les abords des axes routiers, comme ce fut le cas sur le CW 151, menant vers Timezrite et le CW 36, reliant Bordj Menaïel à Cap Djenet. Ce triste décor qui hante les regards des automobilistes, est relevé, également, sur la RN 68, à hauteur de Chabet El-Ameur, et la RN24, dans son tronçon allant de Dellys au village Oued Oubay. Ou encore au niveau des plages situées non loin des sites de chalets, comme par exemple à Corso, Cap Djinet, Dellys, Figuier?etc. En sus des ordures, l'environnement a pris un sérieux coup, à cause, également, de l'état catastrophique des oueds de la région, à l'instar de ceux de Boudouaou, Corso et Oued Djemaâ (Issers). Pollués par les eaux usées et toutes sortes de résidus toxiques, ces ruisseaux n'ont connu aucune opération de curage, en vue de pallier aux risques de maladies qui menacent les habitants des alentours. La protection de l'Environnement et la gestion des ordures ménagères semblent avoir été balayées, définitivement, des programmes d'action de l'administration locale. Cette problématique n'est évoquée que lors de séminaires et autres journées d'études, organisées par des associations budgétivores ou par la direction de l'Environnement qui peine à inculquer les gestes de civisme les plus élémentaire, aux citoyens. |
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