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Réagissant hier après-midi, la présidence française a qualifié de «polémique
sans fondement» les critiques en France et en Algérie après l'incident
diplomatique créé par les propos de Hollande.
Le président français en parlera à Bouteflika, indique la même source. Hollande «exprime ses sincères regrets pour l'interprétation qui est faite de ses propos», a ajouté l'Elysée dans un communiqué. «Chacun connaît les sentiments d'amitié que François Hollande porte à l'Algérie et le grand respect qu'il a pour son peuple, comme l'ont prouvé la visite d'Etat qu'il a effectuée en décembre dernier et les discours qu'il a prononcés», ajoute l'Elysée dans son communiqué. Lors d'une rencontre officielle du Conseil représentatif des institutions juives de France, le fameux CRIF, visiblement peu au courant de l'agenda de son gouvernement, et évoquant un futur voyage de son ministre de l'Intérieur Manuel Valls, en Algérie, François Hollande, visiblement un peu trop euphorique, selon le tweet de Jean-Luc Mélanchon, « l'ivresse communautariste du dîner a grisé Hollande, mais c'est nous qui avons la nausée », a souhaité bon voyage à son ministre avant de se faire reprendre par ce dernier qui lui expliquait, à l'oreille, qu'il revient justement d'Algérie. Le président français ne trouvera pas comme répondant que de se réfugier derrière un humour douteux, selon les Algériens, en le félicitant de son retour « sain et sauf ». Si pour la classe politique algérienne, et pour le reste de l'Algérie, ces propos qui renvoient à une époque révolue de l'histoire toute récente du pays n'est pas passée, en France, l'opposition n'a pas mis de gants pour condamner ce dérapage verbal surtout après la visite du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault à la recherche de nouveaux marchés pour les entreprises hexagonales. Jean-François Copé, le président de l'UMP, regrette lui « le dernier dérapage verbal du président de la République » expliquant que « l'exigence de la fonction présidentielle n'autorise pas une formule aussi déplacée ». Devant le tollé provoqué, la présidence française avait tenté dans un premier temps de minimiser l'incident diplomatique créé entre Paris et Alger en le faisant passer pour une simple « plaisanterie légère ». La communication de l'Elysée avait tenté plus tôt d'expliquer que cette plaisanterie « pouvait viser n'importe qui dans n'importe quel pays et qui n'avait aucun sens particulier concernant l'Algérie ». Pourtant difficile de croire à cette thèse connaissant le passif entre les deux pays et surtout la perception qu'ont les socialistes français de l'Algérie. « Il n'y a pas de tension particulière au niveau des autorités algériennes », a ajouté la même source élyséenne après qu'Alger eut réagi aux propos jugés déplacés de Hollande. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré, à propos de cette affaire, qu'il est préférable de tourner la page eu égard à l'embellie des relations bilatérales entamées par la visite d'Etat de François Hollande en Algérie. Commentant cet épisode, et tout en étant certain du caractère des déclarations présidentielles, il dira « qu'il s'agit d'une moins-value par rapport à l'esprit qui enveloppe nos relations et à la réalité de ce que les délégations françaises, et même autres, peuvent constater de la situation sécuritaire en Algérie ». De l'intérieur, les critiques les plus vives ont fusé de la part de la presse algérienne et des partis politiques. Le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Farouk Ksentini, a appelé M. Hollande à présenter des excuses pour ses propos « provocateurs » à l'encontre de l'Algérie alors que le Rassemblement national démocratique (RND) a estimé, hier, que ces mêmes propos « dénotent la haine vouée par les Français aux Algériens ». La porte-parole du RND, Mme Nouara Saadia Djaafar, a qualifié cette plaisanterie d'un retour « au point de départ ». |
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