Les incendies dans les bases de vie et les puits de pétrole et de gaz de Sonatrach deviennent un peu plus
fréquents et cela commence à inquiéter autant les travailleurs que les services
de sécurité. L'incendie qui a ravagé la base vie «24 Février» de Hassi Messaoud
appartenant à l'entreprise GTP (Grands Travaux Pétroliers), hier dimanche, est
de ceux-là. Les premières constatations de la Protection civile qui a
difficilement maîtrisé le sinistre penchent vers l'hypothèse de l'acte
prémédité. Hier aux premières heures du jour, un violent incendie avait touché
les chalets de la base vie «24 Février» dans la localité d'Irara. Le sinistre a
ravagé, selon la Protection civile, 19 chalets. Quatre ont été plus ou moins
endommagés. Ce n'est qu'au bout de 2 heures 30 minutes de lutte, en raison de
vents violents, que l'incendie a pu être maîtrisé, a précisé le chef de l'unité
de la Protection civile de Hassi Messaoud, le capitaine Madjid Khedim, selon
lequel aucune victime n'est à déplorer. Pour autant, l'importance de cet
incendie a obligé les secouristes à déclencher le plan d'assistance mutuelle
(PAM), a ajouté le même responsable soulignant que les éléments de la
Protection civile déployés sur les lieux ont pu sauver des flammes les 13
chalets restants. Selon les premiers éléments d'informations, cet incendie
«serait prémédité», estime le chef de l'unité principale de la Protection
civile de Hassi-Messaoud. Les travailleurs de GTP hébergés dans cette base vie
n'ont pu être joints par téléphone par Le Quotidien d'Oran, car «ils sont
actuellement sur chantier», a indiqué un travailleur d'une autre base de vie.
Les incendies de chantiers, de puits et de base vie des entreprises
pétrolières, filiales de Sonatrach, ont tendance à se répéter ces dernières
années, selon un bilan non exhaustif, car «certains ne sont pas médiatisés»,
estiment des travailleurs de Sonatrach. Au mois d'avril dernier, un violent
sinistre avait ravagé une base vie de la station pétrolière de Gassi Touil,
dans la wilaya de Ouargla, à une centaine de kilomètres de Hassi Messaoud.
L'incendie, là aussi, n'a été maîtrisé qu'au bout de plusieurs heures avec la
mise en œuvre du PAM, regroupant des moyens matériels et humains de la
Protection civile et de l'ensemble des entreprises pétrolières implantées dans
le champ pétrolier de Hassi Messaoud. Au mois d'août dernier, la série des
incendies dans les bases vie et centres de production pétrolière se poursuit.
Plusieurs sinistres ont été enregistrés durant ce mois de grandes chaleurs,
notamment celui qui avait été enregistré au niveau de la joint-venture
«Sahara», un partenariat entre l'ENAFOR (Entreprise nationale de forage) et une
Junior étrangère.
L'incendie n'a été maîtrisé qu'au bout de 12 heures. En novembre dernier,
un autre incendie, provoqué par un court-circuit, avait ravagé plusieurs
chalets de la base vie «5 Juillet» de GTP à Hassi R'mel. «Ce jour-là, nous
sommes sortis pratiquement en shorts des chalets en feu, et c'est par miracle
que nous avons été sauvés, raconte Abdelhakim, un travailleur de GTP qui, ce
jour-là, avait tout perdu. Souvent, aucune information n'est donnée sur le
contenu des rapports sur ces incendies déclarés dans les zones de production
pétrolière.