L'invitation des
journalistes algériens et mauritaniens en même temps est expliquée au sein des
casernes « Kelley » à Stuttgart par «l'importante relation de partenariat que
nous entretenons avec vos deux pays ainsi que les rencontres au plus haut
niveau que nous avons eues ». L'essentiel est que «nous avons des intérêts
communs de stabilité, de sécurité et de développement », dit un responsable américain
de l'USAFRICOM. Au niveau de ce commandement, il est souvent avancé que
«l'Algérie et la Mauritanie sont deux pays partenaires leaders ». Cette «
sentence » est inspirée, selon ses auteurs, par «le poids géostratégique des
deux pays et leur expérience en matière de lutte contre le terrorisme ; il est
donc impératif de continuer et de renforcer ce partenariat ». Les Américains
pensent que l'Afrique du Nord doit «s'armer » pour combattre le terrorisme à
ses frontières aux fins de les sécuriser. » Dans un data show projeté au club «
Kelley », les militaires de l'USAFRICOM ont publié la liste des pays de
l'Afrique du Nord chacun avec une remarque spécifique. On y lit «Algérie :
leader régional dans la lutte contre le terrorisme ; Tunisie : sécurité des frontières
internes : Maroc : Sahara Occidental+ Union Africaine : Mauritanie : opérations
AFRICOM pour le Mali ; Egypte : principal influent- OTAN- UE avec l'AFRICOM. «
Mais on se demande si on doit l'inclure dans le Moyen-Orient ou dans l'Afrique
du Nord, » se demandent encore les Américains à propos du pays des Pharaons.
Décrypté, le classement signifie, selon des responsables militaires de
l'USAFRICOM « l'Algérie a une grande expérience en matière de lutte
antiterroriste, certes, notre relation avec elle est nouvelle par rapport aux
autres pays de l'Afrique du Nord mais nous savons qu'elle a des capacités
militaires appréciables et qu'elle n'a donc pas besoin d'un grand soutien de
notre part ». Maroc «notre relation avec ce pays est plus ancienne, comme l'Algérie,
il a une armée capable de se défendre, seulement, il focalise ses efforts sur
le Sahara Occidental et sur la résolution de ce conflit ; il n'est pas non plus
membre de l'UA avec laquelle nous travaillons étroitement, cela n'empêche pas
que c'est un partenaire important pour nous. » Tunisie «le pays est secoué par
des troubles depuis quelques temps, il a des difficultés à protéger ses
frontières, ses gouvernants en font leur priorité, il leur faut de l'aide ».
Historiquement, tient-on à préciser, c'est la
Tunisie qui a reçu le plus d'aides financières de l'USAFRICOM. La Mauritanie «a
effectué un bon travail en matière de lutte antiterroriste notamment ; on lui a
donné deux avions pour surveiller les frontières ; nous œuvrons pour le
renforcement de ses capacités logistiques et de ses forces spéciales. Elle a
participé dans des opérations FLINTLOCK organisées par l'USAFRICOM pour le Mali
où il est question d'interopérabilité entre les forces régionales pour faire
face aux crises et renforcer les capacités militaires pour lutter contre le
terrorisme».