Un accord de partenariat entre la Chambre de commerce suisse et l'Algérie devra être conclu dans peu de temps. C'est ce qu'a laissé entendre le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Mohamed Bedoui, lors du colloque qui s'est déroulé hier à l'hotel Aurassi à Alger. Cette convention concernera la formation dans la nouvelle branche dédiée au métier de «vente». Une branche de métier qui ne fait pas partie du répertoire de la formation que dispense le ministère de la Formation professionnelle. Si l'ouverture du secteur du commerce et l'importation a fait baisser la tension sur certains produits, notamment manufacturés, le métier de vente n'a pas connu à son tour une évolution ; et l'on reste au stade de recrutement sur le tas d'un personnel qui ne répond aucunement aux exigences que commande la vente. Des entreprises de la grande distribution se heurtent très souvent à un manque de personnel qualifié au risque d'être pénalisées par un manque à gagner important, constate un intervenant qui estime qu'il est grand temps de mettre en œuvre les moyens pour la formation de la ressource humaine dans la vente qui accompagnera ce secteur en pleine mutation. Des entreprises suisses de la distribution à l?image de l'entreprise « Migros-Genève » ont exposé lors de ce colloque leur expérience dans la formation de la ressource humaine et dans le métier de la vente en particulier.

Le DRH de cette entreprise suisse, J.Cherles Bruttomusso a présenté les vertus d'une telle démarche qui consiste à former continuellement le personnel dans la vente et d'intégrer tout le temps des apprentis pour suivre une formation pratique et théorique dans ces métiers. Une formation qui les assure d'un emploi dans l'entreprise qui les a formés ou ailleurs.

Et de conclure que cette entreprise a réussi grandement en raison de ses investissements dans la formation et la formation de vente en particulier. Selon le Suisse Alain Rolland membre de la Chambre de commerce et d'industrie suisse et président de la société des centres commerciaux d'Algérie dont celui de Bab-Ezzouar, il est inévitable de parer à ce manque en formation et métiers de vente (la société des centres commerciaux d'Algérie compte, selon le président, ouvrir un centre à Oran en 2014, un autre à Sétif, à Constantine et à l'ouest d'Alger).

Selon le chef du Forum d'entreprises, Réda Hamiani, il serait temps de professionnaliser le secteur. L'économie algérienne a traversé une période de «demande» mais cela changera et un professionnalisme devra s'imposer pour poser les jalons d'une économie saine. Hamiani soulignera l'importance de la ressource humaine dans le développement de l'entreprise en disant que ce n'est ni l'argent ni le foncier qui peuvent être à l'origine du développement de l'entreprise, mais il s'agit bel et bien de la ressource humaine.

Une école pilote ouvrira dans la formation des métiers de vente, dès que les conditions le permettront notamment après la signature d'une convention. Selon Akila Chergou, directrice de la formation professionnelle et continue, le ministère de la Formation professionnelle est fin prêt pour «intégrer» une telle formation dans sa nomenclature.