Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ali Mendjeli: Des robinets à sec et des foyers privés de gaz

par A. Mallem

De nombreux quartiers de la nouvelle ville Ali Mendjeli, si ce n'est la totalité de cette agglomération de 340.000 habitants, ont été touchés ces derniers jours par de graves perturbations dans la distribution de l'eau potable. Et parfois le phénomène des robinets à sec dure jusqu'à 20 heures d'affilée! «Tout ce temps sans eau, c'est trop», crient les habitants qui ont été habitués à voir l'eau couler dans leurs robinets à une cadence régulière de H24. Et c'est peu dire que d'affirmer que les habitants ont été pris de court, désarçonnés par ces arrêts endémiques de l'alimentation en eau potable, d'autant plus qu'ils se sont débarrassés des ustensiles, tels que les jerrycans, les seaux et les bouteilles qu'ils utilisaient auparavant pour stocker l'eau. «Ce qui provoque la colère des citoyens, nous ont expliqué, hier, des abonnés qui se sont présentés dans notre bureau, c'est que ces perturbations ne sont pas précédées, comme il est de rigueur, par des communiqués de la Seaco diffusés quelque temps à l'avance». Ces perturbations arrivent «sans crier gare», s'est lamenté ce groupe de citoyens d'Ali Mendjeli. Et ce qui n'arrange rien, c'est qu'il y a un «silence total» du côté de la société de distribution de l'eau à propos de cette perturbation de la distribution d'eau potable. «On se demande alors qu'est-ce ce qui se passe à ce niveau», s'interroge un membre du groupe de protestataires. Très dépités, ces derniers ont confié que les habitants d'Ali Mendjeli avaient espéré que le H24 allait être généralisé à tous les quartiers pour couvrir l'ensemble de la ville. Mais, ils constatent à leurs dépens que la situation tend plutôt vers un retour en arrière, vers les années de pénurie quand l'eau était rationnée. «Et cela est très grave, ont-ils estimé. A quoi aura servi tout le travail exécuté par cette société ? A notre connaissance, les barrages sont pleins, comment se fait-il alors que les robinets soient à sec dans une agglomération alimentée par les eaux du barrage de Beni Haroun ?» Les habitants de la nouvelle ville disent ne pas comprendre cette gestion qualifiée «d'incohérente», soupçonnant l'existence d'un problème dont on ne veut pas divulguer le fond. «Et cela touche toute la nouvelle ville, pas seulement une partie. En plus, nous avons entendu dire que le phénomène vient de s'étendre à la ville de Aïn Smara qui vit les mêmes problèmes», a affirmé en dernier lieu un membre de ce groupe.

Nous avons contacté à ce propos le président de l'APC de Aïn Smara, et celui-ci a assuré que la distribution de l'eau potable au niveau de la ville est régulière. «A chaque fois qu'un cas se présente nous appelons les services de la Seaco et ces derniers interviennent aussitôt pour remettre les choses dans l'ordre. Non, je peux vous assurer que la distribution H24 est respectée à Aïn Smara», a assuré le maire. Pourtant, le responsable de la cellule de communication de la Seaco, M. Karim Oualitsen, confirme qu'il y a une vaste perturbation de l'alimentation en eau potable dans toute la région, touchant Ali Mendjeli, Aïn S'mara et El Gammas, «à cause des travaux d'entretien engagés sur les équipements au niveau de la station de traitement de Sidi Khélifa à Oued El Athmania», indiquera-t-il.

Ces travaux en question «diminuent légèrement le débit traité», précise encore notre interlocuteur, d'où les perturbations enregistrées au niveau de tous les quartiers alimentés à partir de la station de Sidi Khélifa. La durée de ces travaux d'entretien des équipements de la station de traitement de Sidi Khélifa ? Aucune date n'est fixée ou avancée par la Seaco pour ce qui est de la fin des travaux en question. Et comme si le désagrément de l'absence d'eau dans les robinets ne suffisait pas à lui seul, une grande partie de la nouvelle ville Ali Mendjeli a vécu avant-hier sans gaz, à cause de grands travaux engagés sur le réseau qui ont été annoncés une journée à l'avance. Les habitants n'ont pas digéré ce qui leur arrive, «on n'est pas dans un ghetto, non ?», s'interroge-t-on. La perturbation dans l'alimentation en gaz naturel a fait grelotter les gens dans les appartements sans chauffage, quant à la nourriture, tout le monde s'est rabattu sur le repas froid. C'est cela ou se taper une longue chaîne pour dénicher un poulet rôti chez les restaurateurs qui n'ont pas été coupés du gaz.