Le phénomène de la mendicité prend de l'ampleur à Oran. Une quarantaine
de dossiers de faux mendiants viennent d'être transférés au tribunal d'Oran, à
la suite d'une enquête lancée par les services de la direction des Affaires
sociales et ceux de la police. L'opération de contrôle lancée, dernièrement,
sur instruction du nouveau wali d'Oran, a ciblé plusieurs quartiers de la
ville. En effet, plusieurs réseaux organisés ont réussi à investir les rues
d'El Bahia. Pour parvenir à leurs fins, ces derniers recourent à des
subterfuges pour soutirer l'argent aux passants. Certains utilisent des enfants
en bas-âge, alors que d'autres présentent des ordonnances, une pratique
récurrente puisqu'elle a permis, à plusieurs réseaux, d'amasser des sommes
importantes d'argent. La direction des Affaires sociales a décidé de sévir
contre ces pratiques en intensifiant les contrôles. Ces actions sont,
généralement, menées avec les services de la police pour éviter que la
situation ne tourne au vinaigre. Quelques mois, auparavant, le Croissant-Rouge
algérien avait lancé une vaste enquête qui s'est soldée par le recensement de
169 mendiants dans différents quartiers d'Oran dont 52 faux mendiants. Une
réalité à laquelle les services compétents doivent faire face, puisque ces
derniers n'hésitent pas à utiliser leurs propres enfants pour susciter la pitié
des passants. D'autres viennent des wilayas limitrophes, dans le but de mendier
et une fois leur «travail» accompli, ils se regroupent pour rentrer chez eux.
Les recherches ont révélé que certains mendiants activent dans des réseaux bien
organisés et emploient la ruse. C'est le cas d'un groupe de gens qui viennent,
tous les jours, d'un petit village dans le but d'amasser de l'argent.
Pour les responsables, la mendicité est considérée comme un délit puni
par la loi, lorsque le mendiant n'est pas dans le besoin. L'enquête des
services de la direction des Affaires sociales va se poursuivre, en attendant
que des mesures concrètes soient prises à l'encontre de ces faux mendiants.