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![]() ![]() ![]() Sécurité en Afrique : La France, en attendant la force de réaction rapide
par Yazid Alilat ![]() L'Afrique, un continent qui reste toujours miné par la violence, les
guerres interethniques et maintenant le terrorisme, a plus que jamais besoin
d'aide. C'est en filigrane l'appel et en même l'aveu de la quarantaine de chefs
d'Etat et de gouvernement qui ont assisté à Paris vendredi et samedi au sommet
de l'Elysée sur la paix et la sécurité en Afrique. Un sommet d'ailleurs scindé
en deux volets, l'un sur la paix et la sécurité, l'autre sur les aspects
économiques et environnementaux. Mais, ce sera le premier point qui a mobilisé
les travaux à huis clos des chefs de délégation. D'autant que ce sommet s'est
tenu en pleine crise de violences intercommunautaires en Centrafrique, une
manière comme une autre pour rappeler aux participants de la réunion de Paris
que les questions de sécurité restent au cœur des préoccupations en Afrique.
Pour l'Algérie, ?'l'Afrique a besoin, à travers l'Union africaine d'un soutien
plus effectif» de ses partenaires afin de relever les défis relatifs à la paix
et à la sécurité. Représentant le président de la République à ce sommet, M.
Sellal a rappelé à tous les participants que le continent ?'fait face à de
nouvelles menaces comme le terrorisme, le crime transnational organisé et le
trafic de drogue». Pour lui, ces fléaux qui mettent en péril la sécurité et la
stabilité des pays de la région, «ont trouvé dans le sous-développement
économique et social chronique qui affecte certaines régions, à l'instar du
Sahel, un terreau fertile pour prospérer». A l'adresse de certains pays
européens, il a par ailleurs souligné que la lutte contre le terrorisme prend
en ligne de compte l'assèchement des sources de financement des terroristes,
dont les paiements de rançons. Un message clair adressé à certains pays
européens, dont la France, soupçonnée d'avoir monnayé auprès d'Aqmi la
libération de plusieurs de ses ressortissants. M. Sellal n'a pas manqué de
rappeler que l'Algérie a réussi à criminaliser l'acte de paiement de rançons
aux terroristes, avec le soutien de l'ONU et du G8. A l'issue de ce sommet très
particulier, un consensus s'est dégagé sur la réactivation de la force
africaine de réaction rapide. Cette question a été beaucoup débattue lors de ce
sommet, notamment les moyens de la mettre en place, et les sources de son financement.
Le président français François Hollande a annoncé que son pays peut mobiliser
ses cadres militaires pour former, au profit de l'Union africaine, quelque 2000
soldats par an. L'objectif est que «cette Capacité africaine de réaction
immédiate aux crises (CARIC) soit effectivement opérationnelle en 2015» et
dispose d'un «état-major immédiatement projetable», a précisé à la presse le
ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian. Ce sera l'UE qui financera
cette opération qui sera examinée lors du Conseil européen des 19 et 20
décembre prochain, selon son président Herman van Rompuy. Ce sommet a par
ailleurs abordé les questions économiques, et surtout, la place de la France
dans la nouvelle configuration économique de l'Afrique, avec le leadership de
la Chine et des Tigres asiatiques. L'avertissement est venu de dirigeants
africains pour qui si «pendant 40 ou 50 ans, il n'y avait pas de risques pour
les entreprises françaises, maintenant, il y a une concurrence avec les
entreprises des pays émergents». Une menace que Paris voudrait exorciser avec
son projet de «fondation franco-africaine pour la croissance». Ce sommet devait
s'achever hier soir avec une réunion informelle consacrée à la situation en
Centrafrique où de nouveaux renforts militaires français sont arrivés dans la
journée dans un pays à la dérive.
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