L'émotion était forte, hier, lors de la rencontre organisée par l'association d'aide aux malades du cancer «Waha» à l'hôtel Hocine de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Certains invités n'ont pas pu retenir leurs larmes devant les témoignages poignants des malades qui se sont succédé à la tribune pour dire en mots simples toute la souffrance vécue par les patients et leurs proches. «Des malades arrivent de loin pour suivre leur traitement au CAC et ne trouvent aucun accueil décent, certains seront contraints de dormir sur des cartons dans les couloirs ou à l'intérieur des véhicules (pour les plus chanceux d'entre eux) dans lesquels ils sont arrivés à l'hôpital, et à la fin du traitement au niveau de la radiothérapie ou de la chimiothérapie, chose qui peut durer une journée d'attente même avec un rendez-vous entre les mains, ils reprendront le chemin du retour, exténués par les séances de radiothérapie», relèvent avec amertume plusieurs témoins. «Donnons un peu d'amour, un peu de dignité pour ces malades», dira une autre malade, elle-même en attente d'un rendez-vous dans dix mois à Ouargla. On a bien installé récemment une machine ou accélérateur au CAC de Constantine, mais elle fonctionne uniquement à moitié, traitant tout juste la partie inférieure du corps, nous affirme-t-on. Deux autres accélérateurs sont toujours en attente d'installation et les malades du cancer continuent ainsi à chercher ailleurs un hypothétique rendez-vous pour suivre leur traitement. «Beaucoup de malades meurent avant la date du rendez-vous en question !», rappellent des membres de l'association Waha. Dans ce contexte, on ajoutera que «si l'on ne peut prolonger la vie, on peut améliorer son cadre». Un concept qui s'inscrit en droite ligne du projet de réalisation d'une maison d'accueil pour les malades du cancer et leurs proches. L'idée généreuse a fait du chemin et aujourd'hui l'association Waha passe à la phase de concrétisation du projet dont «les travaux démarreront au premier trimestre de l'année 2014», assure-t-on.      Le président de l'association Waha, le professeur Abdelhamid Aberkane, dira lors de son allocution qu'il s'agit d'une rencontre d'évaluation, surtout à l'intention des donateurs pour les rassurer que leurs dons ont été utilisés à bon escient. Abdelhamid Aberkane mettra l'accent sur la gestion transparente et professionnelle des dons accordés dans le cadre du projet «Dar Waha». Un projet dont l'esquisse a été montrée par ses concepteurs, «les architectes citoyens» en l'occurrence. La maison d'accueil des malades du cancer qui sera réalisée à l'UV n°18 à Ali Mendjeli aura une capacité d'accueil de 80 lits, et un aménagement très agréable, avec des espaces verts et toutes les commodités nécessaires pour un hébergement tout ce qu'il y a de convivial. Aussi, le commissaire aux comptes expliquera lors de la rencontre en question le cheminement des dons dans le détail comptable. «La gestion est très importante, c'est un gage de réussite et d'adhésion d'autres acteurs à notre action», insiste dans ce sens le président de Waha.