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La décision
algérienne d'accepter la demande américaine de rapatriement des deux détenus
algériens de Guantanamo, a été saluée, jeudi, par les Etats-Unis, au moment où
la prise en charge des détenus algériens libérés, en application des procédures
légales en vigueur, a été assurée par les autorités algériennes.
L'Algérie a émis un avis, sans objection, à la demande américaine de rapatriement, le 4 décembre 2013, des deux ressortissants algériens, Djamel Ameziane et Bensayah Belkacem, détenus à la base navale de Guantanamo. Les deux détenus, arrivés à Guantanamo en janvier 2002, parmi les premiers détenus arrêtés sur des soupçons de terrorisme, après les attentats du 11 septembre 2001, et déclarés «libérables» en 2007, refusent d'être rapatriés en Algérie par crainte de «subir des abus» et préfèrent être transférés vers d'autres destinations, selon leurs avocats. A ce propos, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (CNCPPDH), Me Farouk Ksentini, a estimé que la peur des deux détenus était «injustifiée» et «inutile», affirmant qu' «ils ne risquent rien, en Algérie». «Ils ont des craintes injustifiées et inutiles. Ils n'encourent aucun danger. Ce sont des gens qui sont coupés de leur pays et qui ont perdu la notion des réalités (en Algérie) depuis longtemps. Ils ignorent que le pays vit la réconciliation nationale, depuis 2005», a-t-il noté. Il a tenu à affirmer qu' «ils ne risquent rien en Algérie, car ils ne sont coupables de rien». «C'est une question de souveraineté de constater que des Algériens soupçonnés, ailleurs, de terrorisme, soient mis à la disposition de la justice afin de lui permettre de jeter un coup d'œil sur leurs dossiers», a-t-il estimé, assurant que «comme leurs dossiers sont vides, ils rejoindront leur foyer, tranquillement». Me Ksentini précise qu'il n'y a «aucune anomalie» dans leur accueil en Algérie, d «autant qu'ils jouissent de la nationalité, rappelant qu'il était «tout à fait normal qu'ils soient rapatriés en Algérie, comme les autres détenus déjà libérés de Guantanamo» dont le nombre dépasse les dix personnes et sur lesquels «ne pèse aucune charge» car la justice algérienne, a-t-il dit, s'était «penchée justement» sur leurs cas en «toute souveraineté». Dans le même contexte, la prise en charge des deux détenus, tant par les services spécialisés que par les instances judiciaires compétentes, sera mise en œuvre en application des procédures légales en vigueur, sur la base des engagements convenus avec la partie américaine, depuis 2007 et en conformité avec la pratique utilisée lors des transferts précédents de ce type, selon les précisions d'une source proche du dossier. Par ailleurs, le département américain de la Défense a souligné, dans un communiqué, que «les Etats-Unis sont reconnaissants à l'égard du gouvernement algérien pour sa volonté de soutenir les efforts américains visant à fermer le centre de détention de Guantanamo Bay''. Dans ce sens, le Pentagone a précisé que ?'les Etats-Unis ont coordonné avec le gouvernement algérien pour s'assurer que ces transferts soient opérés dans le cadre d'une sécurité appropriée». La fermeture du centre de détention de Guantanamo, qui se trouve sur l'île de Cuba, est une des priorités du Président Barack Obama qui a affirmé, à plusieurs reprises, qu'il restait pleinement engagé à fermer ce centre alors qu'il demeure, encore, confronté à un problème complexe pour réaliser cet objectif du fait des résistances du Congrès. Ouvert en janvier 2002, dans le sillage des attaques terroristes du 11 septembre 2001, le centre de Guantanamo fait l'objet d'un bras de fer entre le président Obama et le Congrès, en raison, notamment, d'une loi élaborée et votée par cette institution parlementaire qui interdit que les détenus de Guantanamo soient transférés aux Etats-Unis, même pour y être traduits en justice, tandis que la plupart des pays d'origine des détenus (Yémen, Arabie Saoudite, Afghanistan...) refusent de les recueillir, du fait qu'ils sont soupçonnés de terrorisme. La Maison-Blanche a indiqué, en novembre dernier, que l'Administration d'Obama continuera, dans la mesure du possible, à transférer les détenus qui ont été autorisés à aller vers d'autres pays et dont le nombre est, désormais, de 162 prisonniers. |
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