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Assises nationales des transports : Des promesses en attendant du concret

par M. Aziza

Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a dressé hier lors de l'ouverture des Assisses nationales des Transports, les grandes lignes d'une réforme en profondeur visant à améliorer la qualité du service public dans son secteur. 25 ateliers ont été dédiés aux épineux problèmes des transports (retards, congestion, anarchie, bureaucratie et laisser-aller). Le mot d'ordre est sanctions positives et négatives ainsi que la réorganisation étudiée du secteur. Amar Ghoul a évoqué un décret en préparation pour les transporteurs de marchandises. Un décret qui va fixer des limites de surcharge de la marchandise avec des petits appareils de pesage, qui seront utilisés par la gendarmerie et la police. Le ministre a précisé que la surcharge des poids lourds détériore le plus souvent les routes dont la capacité de surcharge ne devrait pas dépasser les 13 tonnes. Sachant, précise-t-il, que la surcharge de certains poids lourds dépasse les 50 à 60 tonnes. Notons, en outre que 97 % du transport des voyageurs et de marchandise passent par les routes.

Pour le transport des voyageurs, une disposition sera introduite à l'issue de ces assises : l'obligation de mettre deux chauffeurs et un mécanicien pour un seul bus de transport des voyageurs de long trajet. Ainsi que la suppression du receveur. Concernant les taxis, un atelier spécifique a été dédié à cette branche pour mettre fin à l'anarchie qui prévaut dans ce mode de transport. Le ministre a annoncé le déchargement de certaines lignes surexploitées vers d'autres lignes moins servies. Bien évidement «avec des mesures incitatives au profit des chauffeurs de taxis». Il rappelera que les autorisations sont aujourd'hui bloquées pour tous types de transport jusqu'à l'aboutissement des études approfondies sur l'existant et sur les besoins.

Ce qui est aussi intéressant, c'est l'atelier consacré à la tarification des transports. Des propositions seront faites pour une tarification d'intermodalité et d'inter-mobilité. C'est trouver, selon le ministre, le juste équilibre avec un régulateur (la subvention de l'Etat). Il sera question également de fixer des prix pour des groupes de voyageurs, groupe familial, des tarifs préférentiels pour ceux qui réservent à l'avance.

Des études et un cahier des charges pour des avions taxis

Le ministre des Transports a estimé que le transport aérien a besoin d'une «révolution» vu la mauvaise qualité de service, notamment sur la question des «retards injustifiés». Il précise que les opérateurs aériens sont sommés de suivre les directives notamment pour le respect du client et ses attentes. «Celui qui veut travailler sera primé et celui qui refusera le travail, va être remercié» a-t-il insisté en estimant inconcevable de laisser un voyageur dans un avion durant 2 ou 3 heures sans lui donner la moindre explication du retard et sans le prendre en charge.

Pour ce qui est du transport aérien privé, le ministre a précisé qu'un atelier a été dédié à ce genre de transport, en précisant que des études seront lancées pour l'élaboration de cahier des charges, notamment pour les avions taxis desservant le sud du pays. Des avions qui assureront les déplacements des autorités, l'évacuation des malades et assureront les déplacements urgents dans des le cas extrême.

Il a également évoqué le grand projet de l'aéroport d'Alger. Un aéroport d'une capacité de 10 millions de voyageurs. Sachant que l'aéroport Houari-Boumediene est d'une capacité de 6 millions de voyageurs seulement. Le projet de l'aéroport d'Alger sera lancé de 2020 à 2025.

Le ministre a déploré la participation très faible du pavillon du transport maritime pour la marchandise qui ne dépasse pas les 3 %. Une part de marché très faible qui sera revue à la hausse, à hauteur de 20 à 30 % dans les prochaines années. Une hausse prévisible avec la création de nouveaux ports. Notamment la construction d'un grand port méditerranéen en Algérie. Et avec l'acquisition de 27 bateaux (25 pour les marchandises et deux autres pour le transport des voyageurs avec une capacité de 2000 passagers). Il précise encore que le premier navire sera réceptionné au mois de février prochain.

Le ministre a également évoqué la possibilité de réactiver le transport maritime sur l'ensemble du littoral. Un atelier a été installé pour étudier la possibilité de lancer ce genre de projet sur l'axe Boumerdès/Alger/Tipaza. «Et avec une étude sur la tarification et la subvention de l'Etat sur ce mode de transport», a-t-il conclu.