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La fièvre électorale commence à chauffer les rangs d'une
opposition qui apparaissait jusque-là tétanisée par le flou que Bouteflika et
le pouvoir entretiennent sur les deux échéances de l'agenda politique national.
Sans être l'emballement, l'agitation que l'on observe depuis peu dans les rangs
de cette opposition est clairement due à la volonté de ceux qui la suscitent de
faire contrepoids à l'occupation du terrain électoralo-médiatique par les
partisans et courtisans du chef de l'Etat dont l'axe des interventions en
l'occurrence est le plaidoyer en faveur d'un quatrième mandat.
Le dénominateur commun des discours des formations qui tentent de faire pièce à l'activisme pro-quatrième mandat est celui du refus de cette solution dont ils dénoncent les conséquences dangereuses qu'elle aurait sur le pays en lui imposant la continuité d'une gouvernance qui l'a déjà conduit au mur. Sur la manière de s'opposer à cette perspective et en terme de revendications sur l'organisation des échéances politiques qui pointent, l'on sent dans ces discours que l'opposition au pouvoir ne s'exprime pas à l'unisson. Ainsi, tandis que des formations appellent à un rassemblement de toutes les forces politiques, institutionnelles et de la société civile pour empêcher l'actuel chef de l'Etat malade de briguer son quatrième mandat, d'autres semblent s'être faites à l'idée que sa candidature est inéluctable et s'être fixé comme objectif d'obtenir des «garanties» que la compétition présidentielle s'organisera et se déroulerait dans des conditions de transparence et de régularité. Il en va de même au plan de la divergence dans ces milieux sur la question de la révision constitutionnelle. Si d'aucuns parmi les partis de l'opposition plaident pour le report de cette opération pour l'après élection présidentielle, d'autres par contre ne semblent pas être contre qu'elle intervienne avant, même s'ils redoutent que le projet de révision concocté par le clan présidentiel est destiné à perpétuer le mode d'exercice du pouvoir dont les Algériens en majorité réclament qu'il y soit mis fin au profit d'un autre plus démocratique et respectueux d'un fonctionnement harmonieux entre elles des institutions de la République. Malgré l'opacité qui entoure ce que le pouvoir a tramé pour les deux échéances politiques, l'opinion ne comprend pas que l'opposition s'en tienne à son comportement frileux et montre si peu de détermination à engager le fer avec les démarcheurs des intentions officielles. Le prétexte avancé par des partis que la retenue observée par eux est que le temps d'une campagne électorale pour les présidentielles n'est pas «encore venu», ne satisfait nullement ceux qui voient dans leur inertie incapacité à aller vers les populations. Et de fait les formations qui ont tout de même «osé» se jeter dans le bain d'une précampagne électorale constatent combien il leur est dur d'intéresser les citoyens à leurs actions. Ce n'est pas tant que ces citoyens sont acquis à la perspective d'un quatrième mandat. Il en est nombreux même qui trouvent qu'elle serait surréaliste et franchement humiliante pour la nation. Ce qui les détourne des partis d'opposition, c'est l'indigence du discours politique de la plupart de ces partis et le vide des programmes qu'ils sont censés incarner. La campagne électorale de la présidentielle donnera-t-elle à entendre autre chose que le creux de leurs traditionnels discours électoraux ? On veut bien le penser sans trop y croire tout de même. |
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