Les clubs du championnat de football professionnel des Ligues 1 et 2
devraient se réunir, aujourd'hui à Alger, pour «discuter» du processus du
professionnalisme dans le football algérien, lancé en 2010. Il s'agit d'une
réunion informelle entre des présidents et des représentants de clubs qui
évoqueront notamment leur situation financière. Ces clubs, qui ont créé des
sociétés sportives par actions (SSPA), sont théoriquement gérés telles des
entreprises économiques. Autrement dit, ils sont tenus de payer leurs charges
dans la mesure où ils génèrent des bénéfices. Or, c'est le contraire qui se
produit. Les clubs de football professionnel perçoivent des subventions
financières de l'Etat et, mieux encore, exigent des aides directes, c'est-à-dire
des aides en argent liquide. Il faut relever que l'Etat prend en charge une
partie des frais de transport et de restauration des clubs des Ligues 1 et 2
qui bénéficient aussi d'aides de la part des autorités locales dont ils
relèvent. L'Etat s'est engagé aussi à prendre totalement en charge la
construction des centres de formation de chaque club. A présent, ces clubs
demandent à l'Etat de trouver des «solutions» aux charges fiscales et sociales
qu'ils n'ont pas payées depuis 2010, soit depuis le lancement du
professionnalisme en Algérie. Ces clubs ne se sont pas acquittés de leurs
redevances auprès de l'administration des impôts et de la Sécurité sociale. Et
dire que depuis 2010, ces clubs ou SSPA ont bénéficié d'aides et de subventions
de l'Etat. Un argent qui n'a pas été investi dans la formation ou la
structuration des clubs, mais qui a servi à payer les salaires mirobolants des
joueurs pour que l'équipe nationale importe des joueurs de l'étranger ! Depuis
2010, soit après près de quatre ans, ces clubs ne se sont pas structurés et le
non-paiement des charges fiscales et sociales dénote de la manière avec
laquelle ils sont gérés. La FAF, qui avait créé une direction nationale de
contrôle de gestion des clubs (DNCG), ne contrôle pas la gestion ou les comptes
des clubs. La DNCG est devenue une structure fantomatique depuis le départ de
son premier responsable, Mohamed Mecherara, lequel avait vainement tenté
d'organiser des séminaires et des stages de recyclage du personnel de
l'administration et des finances des clubs professionnels. En termes plus
clairs, le professionnalisme en Algérie demeure une chimère, quand on sait que
les clubs n'ont pas assaini leur gestion, exercée encore en amateur pour ne pas
dire opaque. Ces clubs persistent dans leurs mauvaises habitudes en exigeant
des subventions à la veille de chaque période des transferts. Et ça continue...