Terny, El Mafrouch
et Aïn Ghoraba ont reçu leurs premiers flocons de l'année pendant les nuits de
samedi à dimanche, et de dimanche à lundi 2 décembre. Plusieurs résidents ont
donc dû sortir leur balai alors que trente centimètres étaient accumulés au
sol. Ces flocons et le froid rappellent l'importance de mettre en place les
appareils de chauffage pour la saison froide et de sortir les vêtements chauds
(Bonnets, chèches, chandails?) et surtout les djellabas qui sont plus
précieuses qu'un bijou dans ces contrées. En effet, les djellabas, d'origine
berbère, font partie des longues traditions dans cette région et sont portées
dans toutes la zone sud de la wilaya qui englobe outre Terny, El Mafrouch et
Ain Ghoraba, les localités de Sebdou, Béni Snous, Sidi-Djilali, Bouihi, El Gor
et El-Aricha pour faire face au froid. Faites de laine de différentes formes et
couleurs, les djellabas sont des vêtements d'extérieur amples et unisexes, aux
manches longues. Elles sont longues jusqu'aux pieds. Presque toutes les
djellabas (homme et femme) incluent une capuche flottante qui forme un point
dans le dos. Cette capuche est d'une importance vitale pour les deux sexes, car
elle protège aussi bien du soleil, mais sert aussi de bonnet, en limitant les
conséquences du froid au niveau de la tête et protège le visage de la neige et
de la pluie. De nombreux habitants de ces zones de montagnes aux hivers rudes
et neigeux se lancent dans le stockage des produits alimentaires et de gaz
butane. Contrairement à ce qu'on pouvaient penser, cette première neige arrive
un peu plus tard qu'à l'habitude. A Terny, El Mafrouche et Ain Ghoraba, les
premières neiges tombent à la mi-octobre mais sont arrivées à point nommé,
ravivant ainsi l'espoir des agriculteurs de ces régions. Il faut dire, qu'il
y'a à peine quelques jours, l'inquiétude régnait chez tout le monde. En
l'absence de pluie durant ces trois derniers mois, le barrage d'El Mafrouche
maigrit un peu plus chaque jour. « Nous attendions avec impatience cette neige,
pour pouvoir entamer les labours et semailles. La neige est considérée comme un
bon fertilisant pour la terre et un signe annonciateur d'une saison agricole
positive », confiait un habitant de Terny, une commune, à la limite de
Mansourah et de Tlemcen, qui affiche une trentaine de centimètres de poudreuse
en haut des pistes. Mais si, pour les agriculteurs, cette neige diffuse un air
de bonne humeur, pour de nombreux gens, ces premiers flocons de neige suscitent
déjà l'inquiétude. A terny et El Mafrouche, le climat, typiquement montagnard,
se caractérise par des hivers froids, et des étés frais et humides. L'altitude
joue un rôle très important au niveau des températures. Situées à plus de 1 200
mètres d'altitude, ces agglomérations montagneuses souffrent de l'isolement et
d'un manque d'infrastructures, de nombreuses routes étant impraticables pendant
les mois d'hiver. Les habitants se plaignent de devoir transporter les biens de
première nécessité à dos d'ânes sur des routes gelées. Comme chaque année, le
butane se raréfie. Les prochaines semaines risquent d'être encore plus glacées.
Aussi, c'est le rush sur les commerces de couvertures, couettes et rayons
électroménagers pour l'acquisition d'un chauffage. On ne regarde pas à la
dépense, seul le confort compte. Mais pour les démunis, c'est une autre
histoire. Dans leurs maisons, ils recourent alors aux moyens du bord, utilisant
brasiers, chauffages à gaz, mettant parfois, voire souvent, leur vie en danger.
Espérons qu'il n'y aura pas de gros dégâts, contrairement aux années
précédentes où des dizaines de victimes ont suffoquées suite à des émanations
de gaz de réchauds, surtout qu'en ce moment, des rumeurs concernant les chauffages
d'origine chinoise défaillants circulent de bouche à oreille. Ces jours ci, la
Protection civile de Tlemcen fait tout pour inciter les gens à être prudents et
à vérifier tout défaut des réchauds à gaz ou à bain d'huile. Vigilance surtout
pour les personnes fragiles notamment les enfants et les vieillards.