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Amara Benyounès catégorique sur le projet sidérurgique de Bellara : Des plans «B» en cas de défection du Qatar

par Salem Ferdi

Les Qataris se retirent-ils du projet sidérurgique de Bellara ? La question se pose, avec insistance, depuis que l'hebdomadaire économique spécialisé «MEED» a indiqué que les Qataris révisaient leurs investissements à l'étranger et que le projet de Bellara pourrait en faire les frais.

Amara Benyounes ne répond pas à la question. Mais il affirme qu'il y aura bien un complexe sidérurgique à Bellara !

Bellara récusée par le constructeur Renault qui lui a préféré Oran, allait-elle, encore une fois, rater le rendez-vous avec un grand projet industriel. Non, rétorque, le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l'investissement, Amara Benyounes, indépendamment de la nationalité du partenaire, un complexe sidérurgique sera bien construit à Bellara.

M. Amara Benyounes, n'a ni confirmé, ni infirmé la possibilité d'un retrait de ?Qatar International'. Il s'est contenté de dire que le projet sidérurgique de Bellara se fera, avec ou sans les Qataris. Pour Amara Benyounes, rien, pour le moment, n'est venu indiquer que les Qataris ont renoncé au projet. Selon lui, le pacte d'actionnariat entre l'entreprise algérienne Sider et ?Qatar Steel' pour la réalisation d'un complexe sidérurgique, à Bellara (Jijel), avec une capacité de production, à terme, de 5 millions de tonnes/an «est en phase finale de signature. «A l'heure actuelle, il n'y a pas de problème majeur pour la signature de ce pacte», a-t-il précisé. Le projet de Bellara est un investissement de 2 milliards de dollars pour une production de 2 millions de tonnes d'acier par an, à partir de 2017. La production devrait être augmentée, progressivement à 5 millions de tonnes. Le projet est réalisé dans le cadre de la règle du 51/49 avec 51% pour Sider et le FNI (Fonds national de l'Investissement) 49% par ?Qatar International', une joint-venture entre ?Qatar Steel' et ?Qatar Mining'.

PLANS «B»

Selon des informations rapportées par l'hebdomadaire ?MEED' (voir le supplément économique du 26 novembre), les responsables du Qatar étaient engagés dans une remise «à plat» pour optimiser les investissements à l'étranger. Le Qatar anticiperait ainsi une baisse des recettes, alors que de très grosses dépenses (pouvant aller jusqu'à 150 milliards de dollars) sont envisagées pour financer les installations pour la Coupe du monde de 2022. D'autres sources ont laissé entendre que les Qataris n'ont pas apprécié de se retrouver «minoritaires» à 49%. Mais aucune information officielle n'est venue confirmer ces «info-rumeurs». C'est pour cela qu'Amara Benyounès préfère s'en tenir aux engagements publics officiels, pris en juillet 2012, avec la signature, à Alger, du mémorandum d'entente pour la réalisation du complexe sidérurgique.

«Nous sommes en voie de finalisation avec les Qataris. Je ne vois pas pourquoi on ne le ferait pas avec eux, mais si un problème se pose, nous pouvons et nous devons le faire avec d'autres partenaires», a-t-il avancé. Bref, des plans «B» existent, en cas de défection des Qataris. En attendant d'avoir une confirmation de l'engagement du Qatar -, le ministre a été, en effet, catégorique : le complexe sidérurgique sera bien réalisé à Bellara. «Le complexe de Bellara se fera avec ou sans les Qataris» car il est»un projet stratégique pour l'Algérie».