Le groupe Sonatrach a décidé de fermer le complexe des matières
plastiques de Skikda pour absence de rentabilité, a annoncé, jeudi à Alger, le
ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, qui a assuré que les
travailleurs de cette usine seront répartis sur les autres sites de production
du groupe. «Sonatrach va construire un méga complexe pétrochimique qui va
remplacer le complexe des matières plastiques de Skikda dont la décision de
fermeture définitive a été prise», a déclaré M. Yousfi au cours d'une séance de
questions orales au Conseil de la Nation. Il a assuré, à ce propos, que les
travailleurs du complexe seront répartis sur les autres unités de production du
groupe pétrolier, en affirmant que «leurs acquis et droits seront préservés».
Le ministre a motivé cette décision par l'absence de rentabilité du complexe,
construit en 1978, et considéré alors comme l'un des plus grands d'Afrique avec
une production de 120.000 tonnes d'éthylène. Actuellement, l'usine de Skikda
est loin de rivaliser avec les grands complexes mondiaux dont la production
d'éthylène dépasse un million de tonnes par an. Les chiffres communiqués par le
ministre font état d'une baisse vertigineuse de la production globale du
complexe entre 2010 et 2012, et qui n'a pas dépassé au total 37% de ses
capacités installées. Le recul de la production, couplé à un déficit financier,
cumulé depuis des années, en raison de la hausse des coûts de production, a
aggravé la situation du complexe de Skikda. L'unité de production d'éthylène, à
l'arrêt depuis mars 2010 en raison d'un incident, n'a pas dépassé, lorsqu'elle
était opérationnelle, 40% de ses capacités de production, précise le ministre.
S'agissant de la décision de la démolition de l'unité des produits distillés,
elle sera prise à la lumière des résultats des études du nouveau complexe, déjà
entamées. Quant à l'unité de polyéthylène, également à l'arrêt depuis 2006 pour
des raisons économiques et de sécurité, elle ne sera pas rénovée, car ses
capacités de production de 48.000 tonnes par an ne sont pas rentables, eu égard
à l'important objectif de production que se fixe le groupe Sonatrach en la
matière. Sonatrach ambitionne, en effet, de valoriser les 5 millions de tonnes
de naphta produit par an à Skikda et a besoin, de ce fait, de construire en
partenariat un nouveau complexe de taille mondiale, en mesure d'atteindre cet
objectif, dira-t-il en substance. La réhabilitation du complexe a été évoquée
dans une première étape comme une option, qui a été ensuite abandonnée, après
que le partenaire étranger eut opté, l'été dernier, après étude du projet, pour
la démolition du complexe et la construction d'un nouveau sur le même site. La
réalisation de ce projet, considéré comme l'un des plus grands au monde dans le
secteur de la pétrochimie, prendra quatre ans, selon le ministre. Le complexe
produira des intrants destinés essentiellement aux industries pharmaceutiques,
du papier et des peintures.