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En matière de
violence contre les femmes, la gent féminine rurale est-elle mieux lotie que
celle vivant en milieu urbain ? La question a été posée, jeudi, lors de la
journée d'étude sur le thème organisée par l'assemblée populaire de wilaya
(APW) de Constantine au Palais de la culture Malek-Haddad ; manifestation qui a
réuni des élus, les représentants de la société civile, de la Commission
nationale des droits de l'homme, de la police et de la Gendarmerie nationale,
ainsi que des femmes victimes de violences. Rendant compte du phénomène en
milieu urbain, la représentante de la sûreté de wilaya a mis en exergue
l'avancée qu'il connaît d'année en année en annonçant que ses services ont
enregistré durant les 11 mois de l'année en cours un total de 415 affaires de
violence contre les femmes, dont 3 seulement sont d'ordre conjugal, contre 308
en 2012. La représentante de la Gendarmerie nationale qui n'a pas donné de
chiffres dira néanmoins que le phénomène n'est pas aussi répandu en milieu
rural même si, tradition oblige, les femmes qui y vivent n'ont jamais recours aux
organismes officiels pour faire état des violences qu'elles auraient subies.
Abordée sous une forme plus académique lors de cette rencontre, le thème a été traité tout aussi bien du point de vue historique, culturel, religieux, politique et légal par des universitaires, des représentants de la société civile et des droits de l'homme et de la religion qui y ont été invités. Si le docteur Abdallah Boukhelkhal, recteur de l'université des sciences islamiques, a considéré qu'il faut se référer aux enseignements perspicaces de notre religion pour éradiquer le phénomène au sein de notre société islamique, le professeur universitaire et consultant international Benarab Abdelkrim, a commencé par dire que la violence contre les femmes est un phénomène universel naturel qui a évolué à travers le temps et qui existe dans tous les pays et dans toutes les sociétés « Mais je pense toutefois, a-t-il poursuivi en relativisant les choses et en liant le phénomène au développement humain, qu'aujourd'hui la femme a inscrit pas mal d'indicateurs quantitatifs et qualitatifs en sa faveur en améliorant sa condition sociale par son accession à des emplois et à des responsabilités qui la protègent plus ou moins de cette violence ». En conclusion, l'universitaire dira « qu'il ne pense pas moins qu'on puisse éradiquer la violence contre les femmes. Cela est l'évidence même, car il y aura toujours un niveau de violence dans la société. Je pense que le niveau de violence contre les femmes en Algérie va encore durer à cause des conditions historiques récentes, caractérisées par la violence extrême que la société a traversée et dont les séquelles sont encore fraîches ». Mais l'objectif aujourd'hui « c'est de lutter pour abaisser ce niveau vers des phénomènes sporadiques ou des faits occasionnels. C'est ça notre vœu », a-t-il conclu. Les organisateurs de la journée d'étude, notamment Mme Smati, présidente de la commission des affaires sociales et du mouvement associatif de L'APW, a estimé pour sa part que l'organe élu possède les compétences et la volonté nécessaires pour apporter son concours à l'étude des phénomènes négatifs qui touchent, de près ou de loin, la société et pour faire en sorte qu'il n'y ait pas un vide culturel au niveau local. Et d'annoncer dans la foulée que l'APW ne va pas s'arrêter là et prévoit d'autres initiatives thématiques. Elle indiquera que « les recommandations qui sortiront de cette journée d'études vont être communiquées au législateur, soit l'APN ». |
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