Dans le cadre de
la célébration de la Journée internationale de lutte contre le sida, qui
coïncide avec le 1er décembre de chaque année, et suite à l'initiative de la
direction des affaires religieuses de la wilaya d'Oran, les imams des mosquées
de la wilaya d'Oran ont consacré les prêches de la prière de vendredi à la
sensibilisation sur cette maladie dangereuse. Le but est de minimaliser les cas
de contamination par la protection. Les imams des mosquées ont été ainsi
mobilisés pour consacrer des prêches de sensibilisation sur les risques de
contamination par le virus du sida et les moyens de prévention existants. Des
prêches sur le virus du VIH avec des explications, par des versets coraniques
et hadiths de la souna, des principaux vecteurs de cette maladie dont le nombre
de cas ne cesse d'augmenter en Algérie, ont été données dans les mosquées
d'Oran. Les imams sont aussi tenus de lever tous les tabous sur ce sujet et de
le présenter comme un cas pathologique et non pas comme un acte de déshonneur,
car les facteurs de transmission du VIH sont multiples. La personne atteinte de
cette maladie doit bénéficier d'un traitement décent sans être pénalisée ou
rejetée, juste par crainte d'attraper le sida. En effet, des sources proches du
service des maladies infectieuses relevant du CHU d'Oran font état d'une nette
augmentation du sida/VIH. Dans ce contexte, pas moins de 6 cas de sida et 56
cas de séropositifs ont été enregistrés à Oran durant les neuf premiers mois de
cette année. Des chiffres très inquiétants qui ne reflètent pas toute la
réalité, puisque certains séropositifs mésestiment leur état de santé (porteurs
du virus) et de nombreux sidéens ne déclarent pas leur maladie de crainte
d'être frappés d'ostracisme. S'ajoutent à cela la multiplication des cas de
contamination, l'absence de campagnes de sensibilisation, ainsi que le manque
de structures spécialisées dans la prise en charge de personnes porteuses du
virus dans les autres wilayas. Nombreuses parmi ces dernières sont franchement
à la recherche de l'anonymat et de l'oubli. Toujours dans le registre de la
prévention, une caravane d'information sur le sida sillonnera, du 10 au 18
décembre prochain, 50 lycées d'Oran pour sensibiliser les lycéens aux dangers
de cette maladie, a-t-on appris jeudi auprès de la direction de la santé, de la
population et de la réforme hospitalière (DSPRH). Un médecin généraliste, un
spécialiste en santé scolaire, des psychologues, un imam et des représentants
du mouvement associatif composeront cette caravane. La caravane aura également
à faire des haltes à l'université d'Es-Sénia, au pôle universitaire de Belgaïd,
à l'université des sciences et de la technologie Mohamed-Boudiaf, à l'Institut
de génie maritime et au Département des langues vivantes à Haï El Othmania.
Contre tous ces risques et complications, les médecins restent persuadés que la
prévention contre l'infection des femmes et jeunes femmes permet d'avoir moins
de femmes infectées et, par conséquent, moins de femmes susceptibles de
transmettre le VIH à leurs enfants. Mais sur ce point, se pose le problème de
manque de centres de dépistage spécialisés pour le sida. A Oran, il existe un
seul centre à Cave Gay qui reçoit ces malades, alors qu'en application de la
loi sanitaire, il devait y avoir l'ouverture de 50 centres pour le dépistage du
sida assurant toute la discrétion aux malades qui viennent pour le test.