Le 4e Sommet du Bosphore vient de clore ses travaux à Istanbul. Ce
conclave qui s'est étalé sur trois jours a été consacré intégralement au rôle
de la région MENA dans la dynamique de croissance durable auquel aspire l'axe
pivot de la région eurasienne. Selon un communiqué du Conseil national
économique et social (CNES), la délégation algérienne présente à ce sommet a
été conduite par le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babès. Lors de ses
interventions, M. Babès a mis en exergue un certain nombre de réalités
contextuelles constituant autant de défis dont doivent tenir compte les
diverses parties prenantes à la dynamique en cause. Selon le même communiqué,
quatre questions-clés sont évoquées à ce registre. D'abord, celle en rapport
avec l'élargissement de «l'arc eurasien» à «l'arc euro-méditerranéen»,
impliquant de facto le continent africain, comme illustré significativement par
un pur hasard de calendrier, puisqu'à la même date s'ouvrait, à Koweït City, le
3e Sommet arabo-africain consacré au renforcement de la coopération
arabo-africaine dans les domaines-clés du commerce, des investissements, des
transports, des télécommunications et de l'énergie.
Prenant, ensuite, appui sur l'intense capillarité qui caractérise le
nouvel «espace monde», par delà les spécificités régionales et/ou
subrégionales, M. Babès a appelé à la nécessité d'approches robustes et
synaptiques, à savoir des approches dont on doit s'assurer qu'elles forment les
creusets coopératifs «fabriqués sur pièce» à visée impérativement
«gagnant-gagnant». Le président du CNES a, d'autre part, affirmé que bien qu'il
soit hautement méritoire de tendre à démultiplier les espaces d'échange d'idées
et de bonnes pratiques, tels que celui du sommet du Bosphore dont l'axe pivot
tourne autour de la Turquie, il nous faudra aller de manière délibérément
incisive à l'effet de retisser la toile de «la nouvelle route de la soie»? Au
final, et c'est l'ultime question-clé soulevée en ce qui est du rôle de la zone
MENA, et plus particulièrement de l'Afrique du Nord, dans l'économie mondiale
via l'espace eurasien, M. Babès estime qu'il conviendrait d'articuler et de
combiner un double credo : d'une part, revisiter, en les adaptant, l'ensemble
des mécanismes expérimentés par la Turquie avec ses partenaires eurasiens et
d'autre part, de se convaincre que la densité et la complexité d'un tel
processus commandent l'impératif de viser l'inclusivité de l'ensemble des
acteurs à «l'acte de coopérer», notamment au travers une forte conscientisation
des parties prenantes à la société civile. Celle-là même qui, demain, va
contribuer à l'effort d'une atteinte optimale des objectifs du millénaire pour
le développement?