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La
probabilité que les négociations directes palestino-israéliennes aboutissent à
un accord qui rendait possible la création d'un Etat palestinien viable aux
côtés d'Israël relèverait du « miracle » pour ceux qui en suivent et scrutent
les péripéties. Le seul « miracle » pour ces milieux est que les négociations
se poursuivent malgré qu'Israël fait feu de tout bois pour pousser la partie
palestinienne à en claquer la porte.
Mahmoud Abbas et ses négociateurs n'ont pas succombé à la tentation de rompre les négociations même confrontés aux annonces israéliennes pendant leur déroulement d'une accélération et d'une extension effrénée de la colonisation juive en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Pour ne rien ignorer des subterfuges dont use la partie israélienne pour faire capoter des négociations dont elle ne veut pas au fond l'aboutissement, ils ne sont pas tombés dans le piège qui consiste à leur faire quitter la table de négociation en guise de réplique aux provocations israéliennes et apparaître ainsi responsables de l'échec attendu des négociations. Ce que les Israéliens et leurs relais d'influence en Occident auraient tambouriné en force et en boucle si les négociateurs palestiniennes avaient déserté la table de négociation, comme ils sont légitimement en droit de le faire, confrontés à des décisions et des initiatives israéliennes allant à l'encontre du but censé être celui des négociations : la création d'un Etat palestinien viable. Cela étant, Mahmoud Abbas et les négociateurs palestiniens devraient cesser de se prêter à la mascarade des négociations directes avec l'entité sioniste aussitôt le délai échu des neuf mois fixé par la « médiation américaine » à celles qui sont en cours. Il doit leur apparaître en effet clair que les parties agissantes qui plaident auprès de l'Autorité palestinienne la poursuite des négociations directes font consciemment ou inconsciemment le jeu de l'Etat israélien. Lequel est d'éterniser ces négociations et d'entretenir ainsi la fiction qu'il est acquis à la réalisation d'un accord négocié avec les Palestiniens. John Kerry et même François Hollande qui ont déclaré « illégitime » la colonisation juive en territoires palestiniens et encore plus sa poursuite et son extension en pleines négociations entre Palestiniens et Israéliens, se sont contentés de « déplorer » ou regretter la provocation de l'Etat sioniste. Pas plus, même en sachant que celui-ci a programmé l'échec des négociations. L'après négociations en cours consistera pour les Palestiniens à affirmer sans ambiguïté que de nouvelles négociations directes avec Israël ne sont plus possibles avec la seule « médiation américaine » trop penchante du côté israélien. Des voix se sont élevées en Palestine qui somment Mahmoud Abbas et l'Autorité palestinienne de sortir du tête-à-tête triangulaire dans lequel les maintiennent les pressions américaines, et cela en engageant une offensive diplomatique et judiciaire au niveau de toutes les instances internationales qui ont mission de dire et défendre le droit international et celui des peuples. Certainement qu'elle ne fera pas immédiatement plier Israël mais elle aura l'avantage de mettre la communauté internationale devant ses responsabilités et de dévoiler la fausseté et l'hypocrisie de ceux qui tout en se disant favorables à l'issue du conflit palestino-israélien par la négociation ferment les yeux sur la politique et les agissements de l'Etat sioniste qui la rendent impossible. |
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