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Alors que les youyous fusaient de partout dans les quartiers de
Constantine après la victoire de l'équipe nationale contre le Burkina Faso,
c'est plutôt la peur qui planait sur l'unité de voisinage N° 14 à la nouvelle
ville Ali-Mendjeli.
La liesse populaire contrastait lors de cette soirée du mardi avec ce climat de terreur imposé comme règle de vie communautaire par des bandes rivales dans ce quartier qui a pris une triste réputation dans la région. Pour la troisième nuit consécutive, les affrontements violents n'ont pas marqué de répit entre les bandes rivales issues des ex-bidonvilles de Oued El Had et Fedj Errih, un répit pourtant attendu à l'occasion de la qualification des Verts au Brésil. Rien n'y fait, donc, et la joie partout exprimée n'a pas été au rendez-vous dans ce quartier. Des témoignages oculaires, confirmées par la Protection civile, signalent qu'un chauffard a foncé sur un groupe de jeunes rassemblés sur la chaussée après la fin du match. Bilan : 7 jeunes gravement blessés et évacués dans un état critique vers l'hôpital de Ali-Mendjeli. Il n'en fallait pas plus pour déclencher les hostilités entre les vieux ennemis, car le chauffard appartient à l'un des clans antagonistes. Les amis et les parents des victimes sont convaincus qu'il s'agit d'un acte délibéré et prémédité, alors que certains avis pensent que le conducteur a perdu le contrôle du véhicule et est allé s'écraser contre le groupe de jeunes. En tout cas, accident vrai ou simulé, les armes blanches sont sorties et une bataille sanglante s'ensuivra dans les rues obscures après une défaillance de l'éclairage public qui tombe au mauvais moment et qui rajoute au climat d'insécurité régnant. La Protection civile font état de plusieurs interventions dans la soirée du mardi au niveau de l'UV N° 14, où l'on a enregistré l'évacuation vers l'hôpital de pas moins de 11 personnes blessées lors de violents affrontements dans la rue, en plus des 7 jeunes percutés de plein fouet par la voiture. Les forces anti-émeute ont encore été sollicités pour faire régner l'ordre, des gaz lacrymogènes sont tirés sur la foule pour la disperser, mais rien ne dissuadera les gangs de continuer leur bataille jusqu'au petit matin. Des arrestations sont encore signalées parmi les jeunes des deux bords, une vingtaine depuis ces trois derniers jours, sans pour autant remédier à « la rage qui s'est emparée des lieux », selon l'expression ironique d'un riverain. Ce dernier, ainsi que d'autres habitants étaient sur le point de lancer ce mardi dans la soirée une campagne de sensibilisation en allant faire du porte à porte pour appeler au calme, convaincre les parents de retenir leurs enfants et leur faire part des dangers qui les guettent lors de ces affrontements violents. Hélas, l'initiative a été avortée par cette voiture qui a percuté un groupe de sept personnes. |
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