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Sur
la question de savoir si le président Bouteflika compte briguer un quatrième
mandat, le doute n'est plus de mise après la grande kermesse FLN organisée à
l'hôtel Aurassi au cours de laquelle le comité central du parti l'a
officiellement « désigné » candidat de celui-ci à l'élection présidentielle.
Faire semblant de croire encore que Bouteflika ne serait pour rien dans cette
décision du FLN dont il est, rappelons-le, le vrai et seul patron, quoique sous
l'étiquette de « président d'honneur », relève de la naïveté ou du refus de
voir la réalité en face.
Ni Amar Saadani qui a été l'ordonnateur de la kermesse de l'Aurassi, ni Abdelmalek Sellal qui rabâche à l'envi que « Bouteflika ne partira pas », ni encore Amar Ghoul qui n'a que le mot de « quatrième mandat pour Bouteflika » dans la bouche ne s'agitent avec pour but de « faire pression » sur un président qu'ils penseraient enclin pour des raisons de santé à envisager de céder la place. Leur activisme convergent est inspiré et orchestré par Bouteflika dont l'intention de se représenter a été arrêtée. En fait, leur mission est de préparer le terrain à l'annonce par lui de sa candidature qu'il va justifier comme lui ayant été « arrachée » par une demande populaire devant laquelle il n'a pu se dérober. Pour donner un semblant de véracité à l'habillage qu'il donnera à sa candidature, le mouvement enclenché par le FLN sous la férule de Saadani et Abdelmalek Sellal sous sa caquette de Premier ministre va s'amplifier dans les prochaines semaines, quand le RND et l'UGTA s'y rallieront ainsi qu'une masse de ces formations partisanes qui ont dû leur création à la bienveillance intéressée du clan présidentiel. L'évidence que l'ont est en train de préparer le terrain à l'annonce d'une candidature quatrième mandat n'échappe qu'à ceux dont l'aveuglement persistant est causé par leur entêtement à s'accrocher à une grille de lecture faussée des intentions de Bouteflika et des autres acteurs agissants au sein du pouvoir en prévision de l'échéance de l'élection présidentielle. Laquelle leur fait croire avérée qu'une candidature du premier nommé est toujours en débat non tranché dans les cercles dirigeants parce que soulevant des oppositions irréductibles. Bardés de cette certitude, ils se contentent de brocarder les déclamations en faveur du quatrième mandat et de railler ceux qui les profèrent oublieux que le scénario auquel ces derniers s'activent a montré sa terrible efficacité en 2004 et 2009. Inconscients aussi du fait que leur posture qui donne l'impression qu'ils attendent « Godot » avant d'offrir à l'opinion publique une alternative crédible à la « fatalité » d'un quatrième mandat, conforte celle qu'ont les citoyens qu'il n'y a rien de sérieux en face du pouvoir sinon des prétendants potentiels qui ne se déclareront qu'après « feu vert » venant de lui. Tout se passe en ce milieu comme si la candidature ou non de Bouteflika est l'enjeu central de l'élection présidentielle. Une fixation qui rend secondaire à leurs yeux l'impérieuse nécessité de contribuer à la prise de conscience au sein du peuple que cette élection présidentielle est pour lui l'occasion d'en finir avec la mascarade de « l'homme providentiel » de qui attendre le sauvetage du pays qui est allé dans le mur pour avoir justement cru et trop longtemps en cette faribole. |
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