Dans un peu moins d'une année le consommateur algérien sera mieux protégé
dans l'acquisition de biens, même d'occasion, ainsi que dans les services.
Le décret exécutif n° 13-327 publié dans le Journal officiel n° 49 du 26
septembre 2013 fixe les conditions et les modalités de la mise en œuvre de la
garantie des biens et des services en vue d'élargir la protection des
consommateurs. Avec ce décret, le temps des achats « hasardeux » sera révolu et
l'Algérien pourra se faire rembourser tout produit défectueux ou ne répondant
pas aux normes, avec à ses côtés, la loi. Ce décret vient en fait en appoint à
la garantie déjà en vigueur sur le marché pour certains produits, comme les
articles électroménagers ou encore les véhicules, mais en plus, il contraint
les opérateurs économiques à plus de transparence et de professionnalisme sous
peine d'amende allant de 100.000 à 500.000 DA pour « quiconque enfreint
l'obligation de garantie ou d'exécution de la garantie du produit ». Le
certificat de garantie, qui doit indiquer, entre autres, la nature du bien
vendu, son prix ainsi que la durée de la garantie, est désormais automatique et
consacrée de plein droit pour l'acquéreur d'un produit neuf ou d'occasion pour
s'étendre aux services et demeure toujours valable même quand l'opérateur ne
lui délivre pas, pour une raison ou une autre, un certificat de garantie ou
dans le cas de perte de ce certificat. A charge pour le consommateur de
présenter une facture, un bon d'achat, un ticket de caisse ou tout autre
document similaire pour faire prévaloir son droit. Ainsi, tout opérateur
économique est tenu de livrer au consommateur un bien ou un service conforme au
contrat de vente, et est responsable des défauts existants lors de sa
délivrance ou de la prestation du service. La garantie s'étend aussi aux
défauts des services liés à l'acquisition du bien notamment son emballage, ses
instructions de montage ou sa mise en service lorsque ceux-ci sont réalisés
sous la responsabilité de l'intervenant. En outre, le consommateur peut exiger l'essai
du produit acquis sans exclure l'obligation de garantie de l'intervenant. Dans
le cas contraire, l'intervenant peut écoper d'une amende de 50.000 à 100.000 DA
lorsqu'il enfreint l'obligation d'essai du produit, précise le texte.
L'exécution de l'obligation de garantie doit s'effectuer, sans aucun frais
supplémentaire pour le consommateur, soit par la réparation du bien ou la mise
en conformité du service, par son remplacement, ou par le remboursement de son
prix. En cas de panne répétée, le bien doit être remplacé ou son prix remboursé
dans un délai de 30 jours à partir de la date de déclaration du défaut. Si
l'intervenant ne procède pas à la réparation du défaut, le consommateur peut
faire exécuter la réparation, lorsque celle-ci est possible, par un
professionnel qualifié de son choix et aux frais de l'intervenant, ajoute le
décret. Même si la durée de garantie pour chaque type de bien n'a pas encore
été précisée par le ministère du Commerce, elle ne peut être inférieure à six
mois pour les produits neufs ou les services, ou à trois mois pour les produits
d'occasion. Si le consommateur introduit une réclamation écrite, obligatoire
pour bénéficier de la garantie, l'intervenant pourra exiger, dans un délai de
dix jours à compter de la date de réception de la réclamation, une
contre-expertise faite en présence des deux parties au lieu où se trouve le
bien garanti, à ses frais. Lorsque l'obligation de garantie n'est pas exécutée
dans un délai de 30 jours, le consommateur doit mettre en demeure l'intervenant
par lettre recommandée avec accusé de réception et celui-ci disposera de 30
jours pour l'exécution de la garantie.