En ce début de semaine, les différentes institutions locales pilotant les dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes, notamment l'Angem et l'Ansej, ont lancé chacun de son côté des offensives tous azimuts en direction de cette frange de la société, plus particulièrement celle porteuse de projets, pour la sensibiliser et l'intéresser aux crédits qu'elles offrent en matière de création d'entreprises. L'argument massue utilisé dans l'action de sensibilisation se trouve être offert par la décision prise l'été dernier par le Premier ministre de supprimer les taux d'intérêt sur le crédit bancaire pour les jeunes entrepreneurs qui adhérent à ces dispositifs. Ce qui a facilité quelque peu le travail de sensibilisation lancé en direction des porteurs de projets. Néanmoins, les opérateurs ont jugé que la nouvelle donne mérite d'être portée à la connaissance des jeunes dans les zones les plus reculées de la wilaya. Et c'est dans ce cadre que l'antenne de Constantine de l'Agence nationale de gestion du micro-crédit (Angem) a inauguré hier au palais de la Culture Al-Khalifa de Constantine une manifestation portes ouvertes sur l'investissement dans l'artisanat traditionnel, un créneau qu'elle veut encourager par l'octroi de crédits avantageux aux investisseurs qui veulent se lancer dans ces activités. Prévues sur trois jours, du 11 au 13 novembre en cours, l'exposition qui occupe le hall du palais de la Culture, réunit une vingtaine d'exposants des 12 communes de la wilaya. Interrogé sur l'opportunité d'organisation de la manifestation, M. Benhadid, directeur de l'Angem de Constantine, a considéré que «ces journées portes ouvertes sont avant tout conçues pour faire connaître au public les possibilités d'investissement qu'offre le secteur de l'artisanat traditionnel en présentant aux visiteurs intéressés des cas concrets d'investisseurs qui ont réussi dans ce domaine. Et le second objectif assigné à la manifestation est celui, bien entendu, de sensibiliser notre jeunesse sur l'importance de la conservation de l'artisanat traditionnel dont les produits expriment l'authenticité et l'histoire de la région».

Il signalera que son agence a consenti aussi des crédits pour des artisans qui fabriquent des produits ne faisant pas partie des traditions de la région. Enfin, dira-t-il, l'explication du dispositif du crédit développé par l'Angem sera soutenu par l'information sur les dernières dispositions en matières de crédit bancaire prises en faveur de l'investissement des jeunes sans emploi. Interrogés à leur tour, des exposants ont exprimé une satisfaction totale quant à l'annulation des intérêts sur le crédit bancaire.

Parallèlement à cette manifestation, l'Ansej de Constantine a lancé, hier, à partir de la commune de Ain-Abid, une caravane de sensibilisation destinée à se rapprocher des jeunes porteurs de projets et être à leur écoute, connaître leurs préoccupations en matière de création de petites entreprises et expliquer le dispositif piloté par l'Ansej. Et enfin, procéder au même travail d'information sur la question de l'annulation du crédit bancaire. « Cela nous permettra également d'avoir à rencontrer directement les jeunes qui ont déposé leurs dossiers et cherchent à s'informer sur le niveau de l'investissement dont ils peuvent bénéficier », a déclaré à cet effet le directeur de l'Ansej M. Tarek Belmili. «Nous avons constaté, a-t-il poursuivi, que ces contacts directs nous font découvrir, à chaque fois, des idées nouvelles, de nouvelles préoccupations chez les jeunes. Et cette caravane, qui va se déplacer dans toutes les communes de la wilaya, nous permettra également de nous rapprocher des autorités communales pour leur donner les mêmes informations et les inciter à prendre en charge les idées innovantes des jeunes».

Ce sera, a ajouté M. Belmili, à travers des journées d'études qui nous réuniront avec les élus locaux pour leur parler de l'Ansej et leur demander des informations afin d'établir une banque de données pour chaque commune. Il conclut en considérant que l'investissement est issu d'un milieu local déterminé et, pour avoir des investissement ciblés, bénéfiques en adéquation avec l'environnement économique, il faut passer par l'échelon local.