La décision de la Chambre administrative près le tribunal d'Oran qui a
déclaré, dimanche, la grève ouverte entamée le 23 octobre dernier par le
personnel enseignant du lycée Aboubakr-Belkaïd, illégale et ordonné aux
grévistes la reprise du travail, ne semble aucunement dissuader les 44 enseignants
de cet établissement secondaire. Les grévistes ont annoncé hier, à l'issue
d'une assemblée générale qui a été marquée par la présence des cadres de trois
syndicats (Cla, Cnapest, UGTA) ainsi que d'un membre du Snapest, la poursuite
de la grève illimitée jusqu'à l'ouverture du dialogue avec l'académie. «Notre
détermination à poursuivre cette action de contestation est totale. Nous
reviendrons au travail le jour ou l'académie décidera de négocier pour trouver
une issue à la surcharge des classes, au déficit en encadrement administratif
et pédagogique et au manque d'hygiène», soutient la déléguée des grévistes.
Les cadres syndicaux des trois organisations syndicales avaient essayé,
dans un premier temps, de jouer les intermédiaires entre les grévistes et
l'académie. Ils avaient promis de porter les revendications des grévistes au
directeur de l'académie. Finalement les syndicalistes ont échoué à raisonner
les grévistes qui ont montré une ténacité à toute épreuve. «Ce qui nous a fait
plus de mal ce n'est pas la décision de l'académie de recourir à la justice,
mais c'est l'ignorance par les gestionnaires de cette direction du personnel
enseignant du lycée. Près de trois semaines de grèves, pas un seul responsable
de l'académie n'a daigné se déplacer à notre établissement pour s'enquérir de
visu sur les conditions de travail dans ce lycée délaissé par la tutelle»,
regrette notre interlocutrice.