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L'armée algérienne
est en train d'élargir le champ de ses activités économiques en faisant
l'acquisition, avec l'appui du gouvernement, d'entités privatisables.
Discrètement, elle est devenue un acteur important dans le secteur de la
mécanique et, depuis peu, dans celui du textile. Avec une option d'aller à
l'international.
L'Armée Nationale Populaire (ANP) investi dans le secteur économique. Pour satisfaire ses propres besoins d'abord, mais également à ceux du marché national. Elle est présente sur la scène économique nationale à travers quatre entreprises : le Groupement de promotion de l'industrie mécanique (GPIM) dont le siège se trouve à Constantine, l'Etablissement d'habillement et couchage (EHC) à Alger, l'Etablissement de développement de l'industrie de véhicule (EDIV/Tiaret) et l'Entreprise des réalisations industrielles de Seriana (l'ERIS). L'ERIS a pour vocation principale la fabrication de munitions, de grenades et mines antichars. Elle fabrique cependant des pièces de rechange à usage général et fournit le secteur de la santé en appareillages comme les fixateurs orthopédiques et autres appareils paramédicaux. Ces entreprises qui emploient 10 000 travailleurs civils constituent les tremplins des prises de participations dans les entreprises du secteur économique. 25.000 TRAVAILLEURS D'ICI CINQ ANS Avec pour objectif d'atteindre 25 000 travailleurs au terme des cinq années à venir (6 000 actuellement), l'ANP se trouve dans la dimension des plus grands groupes industriels algériens. L'Armée a pris récemment des parts dans sept complexes publics de textiles qui forment désormais l'Entreprise algérienne des textiles industriels et techniques (EATIT) dans laquelle l'Etablissement d'habillement et de couchage (EHC) (entreprise appartenant à l'armée), est majoritaire avec 60 % des actions. Elle compte, selon des déclarations du directeur des fabrications militaires au Ministère de la défense, le général-major Rachid Chouaki, exporter le surplus de production. «Nous avons reçu comme orientation d'investir dans le domaine des matières premières stratégiques pour notre armée. Nous sommes fiers d'avoir relancé des unités qui étaient condamnés à disparaitre. Nous œuvrons à améliorer la qualité de nos approvisionnements, la mise en place de nouveaux textiles, de reprendre des parts de marchés et, éventuellement d'exporter nos produits. Nous devons intégrer les tissus synthétiques dans notre chaine de production et aussi les colorants. Ce sont des chantiers pour le moment.», a-t-il indiqué. De fait, l'armée, qui a relancé l'usine de chaussures de Boussaâda en 2009, a repris cette année les complexes textiles de Batna, Bejaia, Draa Ben Khedda (Tizi Ouzou), Tlemcen (Sebdou), Souk Ahras et de M'Sila. Elle a assumé les dettes accumulées des dites entreprises et a entreprise de renouveler leurs équipements. Une vraie démarche d'investissement. Le complexe de Draa Ben Khedda, à titre d'exemple, a coûté à l'armée 173 milliards de centimes (15 millions d'euros environ). Dans le détail, l'armée a dû assumer 90 milliards de découvert bancaire, 46 milliards de dettes auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNAS) et 37 milliards de dettes fiscales. 35 MILLIONS D'EUROS POUR LA FORMATION DANS LA MECANIQUE Dans le domaine de la mécanique, les premières productions sous le label Mercedes-Benz sortiront des usines de l'ANP dès le premier semestre 2014. Elles seront livrées non seulement pour ses unités opérationnelles mais elles approvisionneront aussi le marché. Un partenariat a été conclu entre le ministère de la Défense nationale (MDN), le constructeur allemand Daimler, propriétaire de la marque Mercedes-Benz et le Fonds d'investissement émirati AABAR pour la réalisation de trois projets industriels à Rouïba (Alger), à Ain Bouchekif (Tiaret) et à Oued Hamimime (Constantine). Une joint-venture a été créée pour conduire lesdits projets. Détenue à 51 % par l'EDIV/Tiaret et la SNVI et à 49 % par AABAR, elle travaillera avec le constructeur allemand Daimler (AABAR est actionnaire à hauteur de 5 % dans le capital de Daimler), comme partenaire technologique. Pour la formation dans les métiers de la mécanique, l'armée a par ailleurs investi 35 millions d'euros. Un véritable «plan Marshall» inclut dans un contrat de 210 millions d'euros passé en 2011 avec le géant allemand de l'industrie de la défense Rheinmetall pour la livraison de 54 véhicules blindés de transport des troupes (Fox). L'investissement vient en appoint à celui d'un milliard d'euros (93 milliards de DA) mobilisé par l'Etat dans le cadre du partenariat avec AABAR et Daimler. De par ce partenariat, l'armée aspire à devenir un «champion» national pour conduire la locomotive du développement de la filière mécanique et vise à atteindre un taux d'intégration de 30% durant les cinq premières années d'entrée en production de ces projets. L'armée devrait ainsi fabriquer 15 000 cars, bus et camions/an sous la marque Mercedes Benz au niveau de son site de Rouïba, mis à la disposition de la joint-venture par la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), 8 000 véhicules utilitaires par an sur le site d'Ain Bouchekif (Tiaret) et de 25 000 moteurs par an au site d'Oued Hamimime (Constantine). |
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