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La visite à Alger du chef du département d'Etat américain a été reportée
d'un commun accord, a indiqué hier, le porte-parole des Affaires étrangères,
Amar Belani.
Le chef de la diplomatie américaine a appelé son homologue algérien Ramtane Lamamra pour lui expliquer que le «président Barack Obama lui a demandé de se rendre à Genève dans le cadre des négociations en cours sur le programme nucléaire iranien», a indiqué M. Belani. «Le secrétaire d'Etat américain doit rentrer de Genève à Washington pour faire un rapport au président Obama et pour interagir avec le Congres sur les développements liés au dossier nucléaire iranien», a ajouté le porte-parole du MAE. Dans ce contexte, la partie américaine a indiqué que «toutes les étapes du périple du secrétaire d'Etat, prévues pour les prochains jours, ont été annulées». L'annulation n'est pas une surprise, les informations en provenance de Genève, sur le dossier du nucléaire iranien faisaient état d'une percée et d'un accord possible permettant de sortir d'une impasse qui dure depuis des décennies. Une perspective qui fait ruer dans les brancards le Premier ministre israélien qui a dénoncé un « deal du siècle » qui serait conclu sans que les Iraniens n'aient rien à payer. Netanyahu s'est fendu d'une déclaration hautement belliciste alors que John Kerry se trouvait en Palestine occupée. LA COLERE DE NETANYAHU Le chef du département d'Etat aurait renoncé à apparaitre avec lui devant les photographes pour éviter toute polémique. La colère de Netanyahu contre la perspective d'accord devrait automatiquement se répercuter à Washington par une montée au créneau du lobby israélien. Une concentration sur le dossier iranien à Genève mais aussi à Washington devenait inévitable. D'où l'annulation de «toutes les étapes du périple du secrétaire d'Etat » pour les prochains jours. A l'évidence, dans le cas où une percée se confirme, la Maison Blanche et le département d'Etat auront fort à faire. Quelques heures avant l'annonce du report, l'agence APS citait la porte-parole adjointe chargée du Moyen-Orient auprès du département d'Etat, Mme Dina Badawy, qui déclarait que John Kerry était « impatient de rencontrer les hauts responsables algériens''. Mais il est clair que le dossier iranien prime au point d'amener le secrétaire d'Etat américain à rejoindre, hier, à Genève la table des négociations sur le programme nucléaire iranien. Ce sera partie remise pour Alger et d'autres étapes prévues dans le périple de John Kerry. UNE VISITE APPREHENDEE A RABAT La visite à Alger du chef du département américain était appréhendée, à tort ou à raison, par les officiels américains. John Kerry, proche des Kennedy, est présumé plus sensible à la cause des Sahraouis que Hillary Clinton, très pro-marocaine sur le sujet. Certains analystes estiment que la nervosité des Marocains durant ces dernières semaines avec une campagne de presse hostile culminant avec l'attaque scandaleuse contre le consulat algérien à Casablanca et l'atteinte à l'emblème national algérien était directement liée à la visite de John Kerry en Algérie. Rabat qui a reculé sur le cas de Warren Christopher, qu'elle avait jugé «non grata», n'oublie pas que l'idée d'une extension du rôle de la Minurso à la surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental a été défendue par Susan Rice. Le «soulagement» à Rabat après l'annonce de ce report serait bien puéril. |
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