Chef-lieu de
commune, situé au fin fond du territoire de la wilaya d'El-Bayadh, réputé pour
sa menthe et pour ses figues d'excellente qualité, Sidi Tiffour ne cesse de
lorgner du côté de Laghouat qui lui est plus proche qu'El-Bayadh. Les activités
de cette collectivité ont été paralysées pendant presque une année, soit depuis
la proclamation des résultats du dernier scrutin des locales en raison de
luttes intestines fréquentes entre les 15 élus locaux, issus de 4 formations
politiques différentes. Sautes d'humeur des uns, règlements de compte tribaux
pour les autres, tous les coups étaient permis d'autant plus que tous les
ingrédients d'une paralysie totale de la commune était réunis. Une crise qui
n'a connu son dénouement qu'à la fin d'octobre dernier, grâce à de multiples
rencontres de réconciliation initiées par le wali afin de remettre la
collectivité sur les rails. Il faut dire que cette situation a été très
préjudiciable au développement local et ce sont les administrés qui en ont fait
les frais? Lors de la première visite d'inspection et de travail à Sidi Tiffour
(daïra de Boualem), Mr. Mohamed Laid Khelfi, wali d'El-Bayadh, a pu se rendre
sur les sites de nombreux projets de base structurants, dont notamment deux
ouvrages d'art en cours de réalisation sur le chemin communal, appelé à
rattacher cette commune isolée et profondément enclavée à la ville de Laghouat.
Un cadeau providentiel pour les 8.000 habitants de cette petite localité qui ne
seront plus contraints de faire un long détour puisqu'ils n'auront à parcourir
que 145 kilomètres de voie bitumée, également en voie de concrétisation, pour
rejoindre Laghouat. Deux ouvrages d'art et une voie bitumée pour lesquels une
enveloppe financière de 17.255.220,00 de DA a été réservée pour le premier et
400 autres millions de DA pour la seconde opération dans le cadre du programme
complémentaire. Les insuffisances existent certes et elles ont été énoncées une
à une par plus d'un citoyen lors de la rencontre avec le wali. Il s'agit selon
chaque intervenant de pallier au manque de médecins spécialisés et
d'accoucheuses rurales et enfin de doter d'une ambulance le centre de santé de
la commune et celui du hameau de Deir Hassiane, profondément enfoui dans les
vastes plaines désertiques de la commune. L'amélioration du cadre de vie des
habitants n'est pas restée en marge du processus de développement local
puisqu'une autre opération, entrant dans le cadre de l'aménagement extérieur
des voiries est en cours de lancement. Il s'agit de l'aménagement et de la
viabilisation urbaine, de l'extension des réseaux de l'éclairage public et de
l'assainissement pour un montant global de 20.558..980,00 DA. Sur site, le
premier responsable de la wilaya a mis l'accent sur la nécessité de mener à
terme ces travaux d'envergure tout en insistant sur la qualité des ouvrages qui
ne doivent nullement présenter des imperfections. Au titre du P.C.D./2013, la
commune a pu inscrire à son actif pas moins de 15 opérations pour un montant
financier global de l'ordre de 36.810.000,00 DA, lesquelles connaissent un taux
d'exécution assez appréciable. Ces projets portent essentiellement, outre les
équipements matériels de bureaux et de nouvelles annexes administratives, sur
l'extension des réseaux d'A.E.P., d'évacuation des eaux usées, et enfin sur la
construction de digues de protection contre les crues des oueds. La difficulté
de taille pour ce centre urbain est, selon le wali lors de sa rencontre avec
les habitants, la dissémination de cette multitude d'îlots d'habitation, très
éloignés les uns des autres, ce qui ne fait que compliquer davantage toutes les
études de viabilisation, et d'urbanisation et tous les efforts déployés dans ce
sens risqueraient de n'être que des coups d'épée dans l'eau. Le plan
d'occupation des sols est en lui seul une difficulté de taille tant que la
propriété juridique des lotissements n'a pas été apurée et mise à jour. Dans la
foulée, il rappellera aux jeunes l'abandon de ces dizaines de milliers
d'hectares de terres fertiles laissées en jachère à la merci du sable, et de
ces dizaines de périmètres agricoles attenant au village, également livrés aux
mauvaises herbes. Et dire que des milliers de mètres cubes d'eau limpides,
issues de pas moins d'une quinzaine de sources se perdent dans le désert. Des
vergers d'une superficie de plusieurs centaines d'hectares sont laissés en
jachère, pire encore abandonnés par leurs propriétaires. Pourquoi s'étonner,
s'exclamera le wali, de voir la pomme de terre ou d'autres produits de base
disparaître des étals de nos marchés au moment où aucune initiative n'a été
prise par ces centaines de jeunes petits fellahs aux bras vigoureux qui
refusent le travail de la terre. Les pouvoirs publics ont injecté depuis
l'année 2000, plus de 3.000 milliards de DA dans les caisses de la wilaya afin
de lui permettre d'assurer son propre décollage socioéconomique pour peu que
chaque citoyen se mette sérieusement travail, car la wilaya d'El-Bayadh ne peut
désormais compter que sur ses propres forces et ses propres potentialités
économiques et humaines.