
La gouvernance des
institutions et le développement économique des pays du Maghreb seront en débat
les 6 et 7 novembre 2013 à l'occasion d'un colloque international qui aura lieu
à l'auditorium de la faculté de médecine (ex-caserne Chahid Acimi Miloud).
Organisée par l'Université de la formation continue (UFC) en collaboration avec
le Laboratoire de recherche en management des hommes et des organisations
(LARMHO) et le Laboratoire de recherche en monnaie et institutions financières
dans le Maghreb arabe (MIFMA) et en partenariat avec la fondation allemande
HANS SEIDEL, cette manifestation scientifique vise à mettre en lumière les
impacts des institutions et de la gouvernance sur le développement économique
des pays du Maghreb et à faire dialoguer des acteurs, publics ou privés, qui
ont développé des actions originales d'intelligence économique et à les faire
témoigner sur les acquis et les perspectives qu'ils ont tracées. Plusieurs
intervenants en provenance d'Allemagne (Heydar J.), de France (H. Malet,
Chavanon O., Malet Emile H., Donsimoni M., Bensbaa Faouzi, Djeflat Abdelkader),
du Maroc (Abdellaoui Mohamed, Nia H., Attouch Hichem, Elhiri Abderrezak) et de
Tunisie (Haddar Mohamed), aux côtés d'experts et spécialistes algériens
(Benbouziane Mohamed, Belmokadem Mustapha, Benhabib Abderrezak, Bounoua Chaïb,
Mekamcha Ghaouti, Bouyacoub Ahmed, Boutaleb Kouider Cherabi Abdelaziz, Haroun
Tahar, Cherabi Abdelaziz, Maatallah Sihem, Kerzabi Abdelatif, Zemmouri
Messaoud, Mohamed Brahim Rachid, Touil Ahmed, Derbal Abdelatif, Boulahbal Asma,
Bahloul Mohamed, Derbel Abdelkader, Benabdallah Youcef, Djennas Mohamed,
Benbayer Habib, Bensebaa Faouzi, Koudri Ahmed, Mebtoul Abderrahmane, Slaïmi
Ahmed, Zenasni S., Zemmouri Messaoud, Chelil Abdelatif, Ferouani Belkacem,
Ahmed Belbachir Mohamed, Saïdani Mohamed, Ayad Didi Mohamed, Merad Boudia
Jamil). «Si les liens entre les institutions, la gouvernance et le développement
économique ont été au centre des préoccupations de nombreux chercheurs,
décideurs et autres praticiens du développement dans divers pays, ils n'ont pas
bénéficié de toute l'attention souhaitée de la part des chercheurs maghrébins.
Or, il est clair que
les différents éléments du changement de valeurs correspondant au capitalisme
moderne ont eu des effets certains liés à la croissance, ce qui ne manque pas
de mettre en évidence le rôle crucial des institutions dans le développement
économique», explique le doyen de la faculté des sciences économiques,
commerciales et de gestion, Pr. A. Bendiabddellah.
Et d'ajouter :
«L'importance de ces impacts a en effet été établie par de nombreux travaux qui
font état d'une corrélation positive forte entre la qualité et les performances
des institutions et les résultats en matière de développement North (1993),
Williamson (2000). S'agissant des institutions, la littérature emprunte souvent
la définition de ce concept à Douglas North. Selon ce dernier, ce sont les règles
du jeu dans une société, ou plus formellement encore, ce sont les contraintes
humainement conçues qui déterminent les interactions humaines». De là découle
que les institutions, dont le but est de réduire l'incertitude dans les
rapports entre acteurs, tendent à structurer les incitations dans les échanges
humains et ce, dans les différents domaines d'activités : politique, économique
et social. Il souligne, également, que pour mieux saisir la portée de ce
concept, distinguons, avec North (1990), entre les institutions formelles et
les institutions informelles. Les premières se définissent comme l'ensemble des
contrats et règles politiques, juridiques et économiques, qui sont écrits,
explicités et exécutés par une entité formelle, généralement l'Etat ou ses
divers démembrements. En revanche, les institutions informelles relèvent de
règles non écrites et implicites. «Notons, toutefois, que les travaux
empiriques que l'on rencontre sur les institutions s'intéressent, pour
l'essentiel, aux institutions formelles. Ces dernières, qui tendent à varier
plus rapidement que les institutions informelles, se regroupent en deux
catégories: les institutions économiques et les institutions politiques (North,
1990). S'agissant à présent du concept de gouvernance, autre aspect important
dans la thématique proposée pour ce colloque, c'est donc à la réflexion sur son
impact sur le développement économique des pays en développement, et en
particulier maghrébins, que nous invitons les intervenants. Le système de
valeurs étant étroitement relié aux institutions, le rôle joué par les
transformations de ces dernières dans l'explication de la croissance et du
développement apparaît alors incontournable», souligne-t-il. Kaufmann, Kraay et
Mastruzzi définissent la gouvernance comme «l'ensemble des traditions et
institutions par lesquelles l'autorité est exercée dans un pays». Cela
sous-entend notamment, dans une acception large, la capacité d'un gouvernement
à définir et à mettre en œuvre des politiques économiques efficaces et à assurer
le respect des institutions qui régissent les interactions économiques et
sociales entre les citoyens et le gouvernement. Il s'agira également d'étendre
ce concept, dans une perspective microéconomique, au gouvernement des diverses
formes d'organisations qui impactent, directement ou indirectement, la
dynamique du développement économique des pays du Maghreb, et en particulier,
l'entreprise économique. L'objectif de ce colloque sera donc de porter
l'éclairage sur les effets des institutions économiques, politiques,
financières et sociales sur les trajectoires des modèles de développement des
pays du Maghreb, ainsi que sur l'impact des systèmes de gouvernance de ces
institutions au service du développement de ces pays. Quelques axes de
recherches, qui n'ont pas la prétention de cerner l'entièreté de la
problématique, sont soumis à l'attention des intervenants: relations
«institutions/croissance économique», institutions formelles et informelles au
Maghreb, mesure des institutions, institutions et management des ressources
naturelles, systèmes de gouvernance au Maghreb, gouvernance, corruption et
institutions, RSE (responsabilité sociale des entreprises) et éthique des
affaires, et tout autre axe qui trouverait sa place dans cette problématique
globale.