Alors que la circulation atteint des seuils d'engorgement intolérables à
l'intérieur du tissu urbain de la ville de Constantine, et ce en dépit de
l'ouverture forcée de la trémie de la cité Daksi, les citoyens de la ville des
ponts constatent avec amertume que de nombreux poids lourds continuent
d'emprunter allégrement, et dès le matin, des axes censés avoir été protégés
par l'arrêté du wali de l'année passée interdisant à ces engins d'emprunter ces
axes dans la journée. La situation s'aggrave et chaque jour des voix s'élèvent
pour dénoncer l'étouffement de la circulation sur tous les axes, surtout à
partir de 17h. Et ces voix indignées s'en prennent aux autorités qui, selon
elles, n'ont pas respecté leurs promesses à ce sujet. Hier matin encore, la
circulation était inextricable au niveau du boulevard de l'Est, à l'entrée de
la trémie de Daksi. «Pourquoi autorise-t-on les gros camions de chantiers à
rouler à cette heure dans la ville ?», s'est écrié un automobiliste coincé dans
une file et qui n'a pas trouvé d'issue pour s'en échapper vers le quartier de
Sidi Mabrouk inférieur. «Pourtant, on nous dit depuis longtemps que l'autoroute
est ouverte et qu'on y circulera dans les deux sens à compter du mois
d'octobre. Nous sommes au mois de novembre et rien de tel ne s'est produit !»,
a enchaîné un autre se trouvant dans le même cas. Et un troisième, apparemment
mieux informé sur ce dossier, d'incriminer le tronçon de l'autoroute Est-Ouest
allant d'El-Meridj à Zighoud-Youcef qui continue à fonctionner en sens unique,
celui de l'aller seulement. Ce qui explique, selon lui, que des poids lourds
continuent encore à passer par le centre de la ville de Constantine pour rouler
dans le sens nord-sud. La situation d'engorgement constatée hier sur le
boulevard de l'Est était vraiment indescriptible et le spectacle des véhicules
enchevêtrés, immobilisés dans de longues files nous a conduit encore à aller
nous informer sur l'avancement des travaux destinés à donner la voie libre à la
circulation dans les deux sens à l'intérieur du tunnel «Tube I» de Djebel
Ouahch et le second (Tube II) qui est toujours en phase de creusement. Aussi,
n'ayant pas réussi à entrer en contact avec les responsables locaux de l'Agence
nationale des autoroutes (ANA), dont le siège se trouve à Aïn Smara, ni avec
les membres du syndicat d'entreprise de Cojaal, nous avons contacté à ce sujet
des entrepreneurs sous-traitants qui opèrent sur le chantier de cette société,
entre Djebel Ouahch et Zighoud-Youcef. Et notre interlocuteur, M. Talhi, nous a
affirmé d'entrée qu'il reste encore beaucoup à faire, au niveau de la finition,
pour que la circulation soit autorisée dans les deux sens au niveau du tronçon
considéré. Il y a d'abord un tronçon d?environ 7OO mètres de la route appelé le
PK N228, situé en face de la ville de Zighoud-Youcef, dont on a décidé de
refaire complètement les travaux. «Au départ, le tout-venant mis à cet endroit
n'était pas bien fait, ensuite la pluie qui est tombée ces derniers jours a
tout remis en cause», nous a-t-il confié. Et cet inconvénient s'est répercuté
sur tout le tronçon de la voie allant jusqu'à Aïn Bouziane, dans la wilaya de
Skikda. A tel point que l'ouverture du tunnel de Aïn Bouziane a été, elle
aussi, retardée. M. Talhi a estimé à la fin que l'ouverture de la circulation
dans les deux sens, promise pour octobre dernier par l'ancien ministre des
Travaux publics lors de son dernier passage dans ce secteur, «ne sera pas pour
demain, ni pour après-demain car les travaux de finition vont prendre un
certain temps et nous pensons que ces travaux ne seront pas terminés à la fin
de ce mois de novembre», a-t-il indiqué.