L'APC d'Oran vient
d'adresser officiellement un avis d'expulsion à l'occupant du kiosque de tabac
et journaux sis au boulevard de la Soummam.
Dans la
correspondance adressée au buraliste lié, note-t-on, par contrat de location
avec la commune d'Oran, le motif avancé pour justifier cette décision est
«l'utilité publique». L'APC d'Oran compte ainsi, selon la même correspondance,
«raser» ce kiosque, le dernier qui subsiste encore dans cette grande artère,
dans le cadre de son programme d'amélioration urbaine, tel que nous l'ont
confié hier des responsables communaux. Aussi, est-il mentionné dans l'avis
d'expulsion, «la décision (celle de raser le kiosque) a été prise à l'issue
d'une réunion de l'exécutif communal le 30 septembre 2013.» L'APC a donné un
ultimatum de 15 jours à l'exploitant pour évacuer les lieux avant d'entamer la
démolition et ce, en application de l'article 9 du contrat de location. De son
côté, l'occupant du kiosque, M. Bouhsse Ali, dit ne pas comprendre l'argument
«d'utilité publique» avancé par la commune, au moment où aucun projet, ni
travaux particuliers ne sont prévus dans la zone. Pour lui, l'opération
d'amélioration urbaine derrière laquelle se cache la commune confirme une fois
de plus, «une absence d'imagination flagrante». M. Bouhsse ne manque pas de
rappeler que le kiosque en question a été attribué à son défunt père, ancien
Moudjahid, au lendemain de l'indépendance, à la faveur d'un contrat de
location. Le kiosque, a-t-il souligné, situé à proximité de la Banque centrale
et du Consulat de France (anciennement Lycée Lamoricière) n'a jamais constitué
un quelconque problème d'ordre urbain ou autre, pour aucune des équipes
communales qui se sont succédées à la tête de la mairie sauf bien évidemment
pour celle-ci. C'est à se demander, ajoute-t-il, sur les véritables raisons de
cette décision. Et surtout pourquoi avoir choisi la veille de la Fête nationale
du déclenchement de la révolution, soit, le jeudi 31 octobre, pour me remettre
cette décision d'expulsion ? Notre interlocuteur affirme, par ailleurs, avoir
rendu visite au responsable chargé des kiosques à la Division des Affaires
économiques (DAE) de la commune d'Oran, lequel a confirmé cette décision
d'expulsion, en affirmant toutefois ignorer les détails car ne disposant
d'aucune information sur la forme d'indemnisation prévue et le lieu choisi pour
une éventuelle attribution de compensation. Là aussi, ajoute M. Bouhsse, on ne
peut que s'interroger sur les raisons ayant rendu cette décision d'expulsion
«si urgente», alors que le premier concerné au service des kiosques de la
commune dit tout ignorer, mis à part sa connaissance de la décision proprement
dite qui, elle même, a été prise par l'exécutif communal. Notre interlocuteur
ne cachera pas, par ailleurs, ses grandes réserves par rapport à la gestion
«calamiteuse» de ce dossier qui, dit-il, a causé beaucoup de tort aux anciens
exploitants de kiosques. Certains parmi eux, a-t-il souligné, n'ont à ce jour
pas encore eu un local de compensation car on leur en a attribué qui ne sont
pas du tout adaptés à l'activité de proximité qu'ils ont toujours exercée. A
noter qu'une pétition est en train circuler pour empêcher la démolition du
kiosque, véritable repère à Oran.