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L'interdiction d'irriguer avec les eaux du Rhumel fait jaser

par A. Mallem

Retenu en tête des deux principaux dossiers qui ont été débattus par l'Assemblée Populaire de Wilaya lors de sa troisième session du 29 octobre dernier, la question de l'hydraulique est revenue au-devant de la scène avec la montée au créneau des fellahs de la commune de Ain-Smara qui ont exprimé, hier, leur colère contre la décision prise dernièrement par la direction des services agricoles leur interdisant l'irrigation de leurs cultures en puisant dans les eaux de l'oued Rhumel. « C'est notre unique source et nous priver de ses eaux revient à nous condamner », ont-ils protesté.

Interpellé, le directeur des services agricoles, M. Azizi, a confirmé l'interdiction en donnant les raisons qui l'ont motivée. « L'oued Rhumel, a-t-il expliqué, subit actuellement une opération d'assainissement et l'interdiction que nous avons prise est une mesure conservatoire destinée à protéger la santé des citoyens en prévenant la propagation de maladies, voire d'éventuelles épidémies provenant de la consommation des produis agricoles arrosés avec des eaux polluées ». Et le DSA de proposer des alternatives aux agriculteurs en les orientant vers les retenues collinaires, dont deux sont situées dans la communes de Aïn-Smara, a-t-il précisé, et vers la coopérative CASSID de Hamma-Bouziane qui, dit-il, assure les prestations d'irrigation au profit des fellahs et à des prix symboliques. A ce propos, et à titre indicatif, il convient de signaler que dans sa dernière réunion évoquée plus haut, l'APW a déploré le manque d'utilisation par les fellahs, pour l'irrigation de leurs cultures, des eaux provenant des retenues collinaires en jugeant que cela provient soit d'un manque d'orientation technique des secteurs concernés, soit par manque de moyens financiers des fellahs. Notons que la progression du chantier des travaux de calibrage des oueds Rhumel et Boumerzoug, piloté par la direction des ressources en eau (hydraulique) est assez appréciable. Le chef de service assainissement de cette administration, M. Harchi Bouaziz, a rappelé que ce projet d'une longueur totale de 20 kilomètres et d'un coût global de 17,5 milliards de dinars dont le délai de réalisation avait été fixé à 24 mois, est conçu avant tout pour protéger d'éventuelles inondations les habitations et les domaines situés sur le cours de l'oued. « Et par ricochet, les travaux de calibrage de l'oued Rhumel qui traverse la ville de Constantine, ont été lancés dans le cadre de l'embellissement de la ville qui sera appelée à être la capitale de la culture arabe en 2015 », devait-il indiquer. Enfin, le troisième objectif assigné à ce projet à travers l'embellissement des berges de l'oued et l'assainissement de ses eaux, est celui d'être à l'avenir « un lieu de détente et de loisirs pour les Constantinois qui souffrent terriblement dans ce domaine ». Et ce cadre de la direction des ressources en eau a révélé que le projet de calibrage a été scindé en trois tranches. La première qui est en cours de réalisation, dit-il, porte sur un chantier de 1,2 Km qui aboutit au confluent des deux oueds Boumerzoug et Rhumel. D'une valeur de 3,5 milliards de dinars, ce chantier aurait atteint, selon lui, le taux de réalisation de 40%. La seconde tranche qui prend le départ du même confluent et aboutit au stade Chahid Hamlaoui, sur le parcours de 1 Km, va coûter 1 milliard de dinars. La troisième tranche et la plus importante, d'une longueur de 15 kilomètres environ, traversant la zone industrielle Palma et la cité Boussouf sur oued Rhumel à l'ouest, ainsi qu'une partie de l'oued Boumerzoug à l'est, est en cours de passation de contrat, parce que le projet sera réalisé en partenariat avec des sociétés étrangères. « Toute l'opération fait partie du programme 2014 de la direction des ressources en eau », a conclu M. Harchi Bouaziz.