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Renforcer la sécurité, libérer l'investissement, débureaucratiser et
humaniser le service public, réhabiliter l'environnement urbain. Ce sont les
axes principaux de la feuille de route du ministère de l'Intérieur, version
Tayeb Belaïz. Faute de temps, ce dernier s'est contenté, jeudi à Oran, d'une
présentation très sommaire des grandes lignes de son plan d'action. Si, dans la
forme, le plan stratégique conçu par l'actuel MICL, Belaïz, ne diffère que
légèrement de celui de son prédécesseur Ould Kablia, et semble en être une
copie retouchée, dans le fond en revanche, le (nouveau) système de gestion du
département de l'Intérieur annoncé par l'ex-ministre de la Justice puis
président du Conseil constitutionnel se décline comme une révolution qui ne dit
pas son nom dans plus d'un maillon. Celui lié à la sécurité des personnes et
des biens vient en tête. L'insécurité qui règne dans nos villes est l'une des
préoccupations majeures du département Belaïz, même si celui-ci a tenté tant
bien que mal de relativiser l'état des lieux, en rectifiant que «je ne dis pas
que la sécurité n'existe pas, mais il est primordial de la renforcer
davantage». Dans son intervention à l'occasion de l'installation du nouveau
wali d'Oran, Abdelghani Zaâlane, le ministre de l'Intérieur a annoncé, sans s'y
attarder, une batterie de mesures pour relever le niveau de sécurisation des
personnes et des biens, niveau qui est loin d'être satisfaisant, actuellement,
bilans de la criminalité et de la violence urbaine à l'appui.
«Il faut que les Algériens se sentent en totale sécurité chez eux, dans la rue, sur les routes et où qu'ils soient. Toute plainte de citoyen doit être prise en charge comme il se doit par la police», a averti le ministre, laissant entendre que le dispositif de contrôle du travail des services de sécurité sera durci. A priori, c'est sur cette «crédibilisation» des corps constitués investis de la mission de sécurisation des citoyens, des biens privés et publics, que Belaïz compte rétablir la confiance des Algériens en leurs institutions chargées de les protéger et, partant, faire régner le sentiment de paix et quiétude. La même idée-force se trouve à clé d'un autre segment de la vie quotidienne qui ne marche pas bien, à savoir le service public au sein de l'administration, en général. «Fini les missions avec billet d'avion et réservation dans un hôtel de grand standing, deux ou trois jours avant, pour les inspecteurs (centraux) de l'Intérieur. Les visites d'inspection revêtiront désormais le caractère de la plus haute discrétion et de l'effet surprise», a-t-il enchaîné. Dans ce registre, force est de reconnaître à Tayeb Belaïz sa grande rigueur et son intransigeance par rapport à la mission d'inspection comme outil d'évaluation, de supervision et de contrôle des différentes mailles du circuit, lequel instrument était, d'ailleurs, l'une des clés de la réussite du projet de modernisation du secteur de la Justice mené par l'ex-Garde des sceaux Belaïz. Dans le même chapitre «amélioration du service public», le ministre a révélé que de nombreux documents administratifs exigés du citoyen «ne sont pas nécessaires», évaluant ce volume de papiers «en plus et inutiles» à une proportion de 50%. «Cette pléthore de documents ne figure dans aucun texte législatif, instruction ou arrêté», a-t-il souligné, ajoutant que «l'exigence de ces pièces administratives n'est que le fait d'individus». Pour le ministre, ce problème se pose différemment d'une wilaya à une autre, tout en assurant que ces documents non nécessaires disparaîtront et ne seront plus exigés de l'administré. Dans ce contexte, le ministre a annoncé que des textes sont en cours de préparation pour alléger le nombre de documents exigés par l'administration et soulager le citoyen de fastidieuses démarches. Par ailleurs, M. Belaïz a évoqué d'autres questions liées à la promotion du service public assuré par les administrations, considérant que «l'établissement d'un passeport est un droit constitutionnel garanti à tous les Algériens y compris ceux qui ont commis des délits mineurs». Il a également considéré que le casier judiciaire ne doit pas être exigé lors de l'inscription à l'université car, cette dernière «doit être un espace d'insertion pour les personnes condamnées par la justice», a-t-il ajouté. D'autre part, le ministre de l'Intérieur a appelé à redynamiser les comités chargés du soutien à l'investissement au niveau des wilayas et à éliminer «les lenteurs» dans l'octroi des agréments. Il a également incité les responsables des collectivités locales à soutenir les initiatives créatrices d'emploi, tout en assurant les cadres locaux que «toutes les garanties sont données pour les mettre à l'abri des pressions, à condition d'être intègre dans l'accomplissement de leurs missions». VERS UN NOUVEAU DECOUPAGE ADMINISTRATIF POUR LA WILAYA D'ORAN Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaïz, a indiqué lors d'un point d'un point presse animé en marge de la cérémonie d'installation du wali, que la question d'un nouveau découpage administratif «est actuellement posée». Il a précisé qu'«une réflexion sur un nouveau découpage administratif a été entamée dernièrement, notamment en ce qui concerne certaines régions comme Oran». «Cette question a été posée et discutée, mercredi, au niveau du ministère. Nous poursuivrons ce travail afin que ce découpage puisse répondre aux exigences du développement», a-t-il ajouté. Concernant la wilaya d'Oran, M. Belaïz a précisé que l'attention sera portée sur l'organisation de la commune chef-lieu de wilaya et ses annexes, signalant la possibilité de doter la daïra d'Oran d'un nouveau siège, autre que celui qui a été réalisé dernièrement. Concernant le mouvement dans le corps des chefs de daïra, M. Belaïz a souligné que «la question relève de l'intérêt général et se fera si c'est nécessaire». D'autre part, et en réponse à une question relative à la récente demande de l'Union européenne pour l'accès au fichier électoral de l'Algérie avant la présidentielle, le ministre de l'Intérieur a déclaré: «Nous nous prononcerons sur ce sujet le moment venu». Et d'ajouter que «la transparence dans le déroulement des élections en Algérie est un principe immuable, comme ce fut le cas pour les précédentes consultations électorales», rappelant que «l'Algérie n'a jamais refusé la présence d'observateurs». |
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