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Saipem va mieux que prévu. Elle annonce que les pertes sont moins grandes qu'attendu. Et dans la foulée d'un bilan qui lui donne des couleurs à la Bourse, elle annonce que les résultats de son enquête interne sur les affaires de corruption présumées en Algérie ont été remis au département américain de la Justice. Tout allait bien pour ENI en Algérie. Tout finira par aller bien pour sa filiale Saipem qui vient de confirmer ses prévisions de revenus pour 2013 levant ainsi les craintes d'une nouvelle révision à la baisse des profits. L'entreprise Saipem dont des dirigeants sont poursuivis pour des affaires de pots-de-vin pour des contrats en Algérie a confirmé des prévisions déjà données d'une perte nette de 300 à 350 millions d'euros. Une annonce jugée comme une bonne nouvelle à la Bourse où les actions de l'entreprise ont grimpé. Les prévisions de bénéfices avait été revues à la baisse en janvier dernier avec l'arrivée d'une nouvelle équipe dirigeante. Une autre réduction a été annoncée en juin par Saipem du fait des difficultés dans la réalisation d'un projet au Mexique et des « relations de plus en plus tendues » avec Sonatrach. Désormais Saipem voit les choses en moins noir avec des nouveaux contrats qui n'étaient pas initialement prévus dans le budget, selon les propos du PDG de Saipem, Stefano Goberti. Les mises en garde répétées sur les résultats de Saipem sont liées aux difficultés dans la réalisation de certains contrats dans plusieurs régions du monde. Elles sont également à mettre en rapport aves la réputation de Saipem qui aurait arrosé de pots-de-vin des responsables algériens. Des enquêtes judiciaires ont été enclenchées en Italie pour versement de pots-de-vin sur des contrats en Algérie d'un montant cumulé de 11 milliards dans lequel l'ancien ministre de l'Energie algérien est cité comme un des bénéficiaires. UN PREMIER SIGNE D'INTERET AMERICAIN Dans la foulée des récentes informations sur les résultats, Saipem a indiqué qu'elle a livré en juillet dernier au département de Justice américain les résultats de son enquête interne sur les affaires de pots-de-vin versés en Algérie. C'est à la demande du département de Justice américain que ces informations ont été transmises. Depuis, a indiqué la compagnie, « nous n'avons pas connaissance d'une nouvelle demande de renseignements ». Pour rappel, le rapport interne de Saipem déclarait ne pas avoir découvert de preuves de pots-de-vin versés à des responsables algériens tout en constant l'existence de violations de procédures internes. Saipem indiquait que l'enquête avait été menée par des consultants externes qui ont analysé les contrats conclus en Algérie. Aucune indication n'a été donnée sur les raisons qui ont poussé le département de la Justice américaine à demander à Saipem de lui livrer les résultats de son enquête interne. Il n'en reste pas moins que c'est le premier « signe » connu d'un intérêt de la justice américaine pour une affaire où l'ancien ministre algérien, Chakib Khelil, est impliqué. L'ancien ministre est établi aux Etats-Unis et sa nationalité américaine -fait qu'il a nié - le met à l'abri d'une éventuelle extradition ou de mise en œuvre du mandat international lancé via Interpol. La femme et les enfants de Chakib Khelil, dont la nationalité américaine n'est pas contestable, sont également cités dans le mandat international délivré par la justice algérienne. UNE COLLECTE «ROUTINIERE» D'INFOS ? Il est possible que cette demande des résultats de l'enquête faite par le département américain de la Justice soit purement routinière, les Américains montrant, jusqu'à l'espionnage des dirigeants « amis », un appétit pour tous types d'information. A moins que la justice américaine ne commence à s'intéresser réellement aux accusations graves lancées contre le « citizen Chakib ». La nationalité américaine présumée de Khalil et de ses proches leur épargne une extradition qui de toute façon dépend de l'existence ou non d'un traité entre les deux pays. Il reste l'hypothèse, faible, de voir Chakib Khelil poursuivi en vertu du «Foreign Corrupt Practice Act» (FCPA) ou loi sur les pratiques de corruption à l'étranger. Cette loi donne une compétence à la justice américaine de juger les citoyens et les entreprises américains qui auraient corrompu ou tenté de corrompre des fonctionnaires gouvernementaux étrangers, ou des candidats à des postes gouvernementaux». Mais, ainsi qu'on l'a déjà relevé, on serait dans la situation très bizarre d'un citoyen américain jugé pour des actes présumés commis par un ministre algérien. |
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