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El-Kerma : 18 exploitants agricoles dénoncent la tentative d'expropriation de leurs terres

par Salah C.

Après avoir constaté la pose de bornes sur les terres qu'ils occupent et qu'ils travaillent depuis une trentaine d'années, 18 exploitants agricoles ayant bénéficié de concessions sur les terres de l'ex-domaine autogéré «Si Bouazza», situé sur la route menant d'El-Kerma à El-Braya, d'une superficie d'environ 200 ha, s'inquiètent sur leur devenir d'autant qu'ils ont été informés que les titres de concession allaient leur être retirés. Pratiquant aussi bien le maraîchage que la céréaliculture, ces anciens agriculteurs estiment qu'il s'agit d'une expropriation illégale «qui rappelle celle de l'époque coloniale en application de la loi Varnier et du sénatus-consulte». Depuis que cette nouvelle a été répandue à El-Kerma, la tension est montée d'un cran et il est attendu une réaction des principaux concernés qui s'apprêtent à interpeller le Premier ministre sur cette dérive. Ils estiment que ces terres ont un rendement appréciable et ne sont nullement contre des projets immobiliers qui peuvent être réalisés sur des terres marécageuses ou incultes. Par ailleurs, le mouvement associatif local, à l'instar de l'association El-Fadjr, se mobilise pour déjouer ce plan machiavélique et ce, au moment où le pays développe une stratégie visant à optimiser les rendements agricoles et réduire, un tant soit peu, la facture alimentaire. Pour les représentants de la société civile de l'ex-Valmy, ces terres ne sont pas urbanisables, même si dans un passé récent, elles ont été amputées pour des projets d'autoconstruction. La commune dispose d'autres sites qui peuvent être exploités à cet effet, estiment des Kermaouis. Toutefois, cette tentative, selon un représentant de l'association, n'a pas fait réagir jusqu'à maintenant les autorités locales et ce, au détriment des agriculteurs.

Cependant, les concernés n'ont jusqu'à présent reçu aucune notification ou mise en demeure avant leur expulsion des terres et, dans cette optique, ils demeurent disposés à céder leurs terres situées dans des zones marécageuses ou gypseuses aux sous-sols tufeux. On estime enfin à El-Kerma que ces exploitants ne peuvent nullement tomber sous le coup de la mesure qui tend à récupérer les terres inexploitées, au niveau de la wilaya d'Oran, du fait qu'elles sont exploitées à longueur d'année.