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![]() ![]() ![]() ![]() Après une grève
de quatre jours, les 300 travailleurs du complexe textile de Chaab Ersas de la
société l'Algérienne des textiles (Texalg) ont décidé de reprendre le travail à
partir d'hier. «La décision a été prise la veille (ndlr, lundi) en assemblée
générale des travailleurs qui s'est tenue en présence de la délégation composée
des membres du conseil du syndicat d'entreprise, de la Fédération des textiles
et des cuirs qui s'étaient déplacés d'Alger pour participer aux négociations
avec la direction de l'unité sur les revendications des travailleurs», a
indiqué, hier, le secrétaire général de la section syndicale, M. Mahcène Rabah,
qui a pris contact avec notre bureau. «Un représentant de l'Union territoriale
ouest de l'UGTA avait également participé à ces négociations qui se sont
déroulées, de 10 à 17h durant la journée du mardi 21 octobre», a-t-il ajouté
avant de révéler les décisions prises à l'issue de ce conclave
syndicat-direction.
A propos du problème de l'hygiène et de la sécurité, indique le secrétaire général de la section syndicale, «la direction de l'unité s'est engagée à mettre en place, dans les plus brefs délais, une commission qui prendra en charge cette mission et assurera, entre autres, la disponibilité de l'eau potable dans tous les ateliers. Comme elle s'est engagée également à répondre, d'une manière ou d'une autre, à la demande des travailleurs qui réclament le départ du directeur de la production» suite aux accusations de manque de respect aux ouvriers. «Le directeur de l'unité s'est engagé à ce que de tels comportements ne se reproduisent plus», a précisé Mahcène. En ce qui concerne l'alimentation du fonds des œuvres sociales, le directeur a pris également l'engagement de régler ce problème en veillant, à chaque fois que cela est possible, «à verser la quote-part patronale pour permettre aux travailleurs d'accéder aux avantages octroyés par ce fonds» et ce, tout en soulignant que cette question est du ressort de la direction générale de l'entreprise. Enfin, la récupération des quatre journées de grève, idée qui a été catégoriquement refusée au début par les travailleurs et qui a failli même faire capoter les négociations, a été finalement admise par ces derniers, lesquels ont fini par comprendre que la situation économique difficile de leur unité ne permet pas de prendre à sa charge ce manque à gagner et que cette situation nécessite, au contraire, que des efforts supplémentaires soient déployés pour la remettre à flot. Et c'est ainsi qu'il a été décidé que les quatre journées non œuvrées durant la grève seront compensées par des journées supplémentaires de travail à raison d'une vacation par mois. Interrogé hier, le secrétaire chargé des conflits sociaux à l'Union territoriale ouest de l'UGTA de Constantine, M. Bilami Hamza, qui avait participé aux négociations, a mis le doigt sur les problèmes de fond relevant de la production et de la productivité qui mettent en péril l'existence même du secteur de la production textile en Algérie. «Nous, en tant que syndicat, nous ne sommes pas satisfaits de la situation faite aux travailleurs de l'unité de textile, a-t-il expliqué parce que le problème de fond, celui des salaires, demeure entier au sein de cette entreprise». A Texalg, les salaires sont très bas parce que, aujourd'hui, la fabrication du fil à coton n'est plus économiquement rentable. Un ouvrier, par exemple, qui travaille sur quatre machines à la fois, qui fournit un travail éreintant sur ces machines qui datent des premières années de l'indépendance, ne touche que 25.000 dinars. «Bon, au niveau central, le syndicat d'entreprise a engagé avec la direction de celle-ci des négociations en vue d'élaborer une nouvelle convention qui va entraîner des augmentations substantielles de salaire, mais cela restera toujours aléatoire du moment que la productivité du secteur reste nulle et que le fil de coton importé revient jusqu'à quatre fois moins cher que celui produit localement. C'est pourquoi nous considérons que des décisions gouvernementales sont nécessaires pour sauver le textile algérien de la lente agonie dans laquelle il se débat», souligne notre interlocuteur. |
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