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Le conflit entre le Cnapest - élargi et le ministère de l'Education a
connu, hier, son épilogue. La grève d'une journée reconductible déclenchée le 7
octobre dernier a été suspendue, hier, à l'issue d'une réunion extraordinaire
du conseil national du Cnapest - élargi.
Les contours de cet heureux développement des évènements, qui commençaient à s'enfoncer sérieusement dans le pourrissement, ont pris forme tard dans l'après-midi du lundi 21 octobre, au cours d'une réunion qui a regroupé les responsables du Cnapest - élargi et le ministre de l'Education nationale, M. Abdelatif Baba Ahmed, entouré de ses collaborateurs. « La rencontre en question, initiée par le ministère de tutelle, a permis d'aborder avec sérénité les revendications du Cnapest - élargi, chose qui a apaisé la tension de part et d'autre et a débouché sur un accord globalement satisfaisant. Chose qui a conduit les membres du conseil national à suspendre la grève, appelant à la reprise des cours dès ce mercredi 23 octobre », nous a indiqué, hier, M. Messaoud Boudiba. Contacté par téléphone à la fin de la réunion du conseil national, le coordinateur national du Cnapest - élargi, M. Larbi Nouar, a souligné pour sa part que « la rencontre bilatérale qui a réuni, avant-hier, les deux parties antagonistes a permis de sceller les accords déjà conclus par le passé, mais cette fois-ci avec des délais d'exécution précis, obéissant à un calendrier approuvé par le ministère de tutelle ». Dans ce contexte M. L. Nouar nous a indiqué que « les applications du statut particulier avec correction des erreurs qu'il comporte doivent se concrétiser avant la fin du mois de décembre, une circulaire portant sur la distribution du logement en faveur des enseignants du sud sera effective avant la fin de l'année en cours, la commission de travail qui se penche sur le dossier de la médecine du travail a déjà commencé son travail et la commission tripartite (tutelle, syndicat, fonction publique) sera installée à la dernière semaine du mois de novembre ». Aussi, le coordinateur national du Cnapest - élargi indique avec satisfaction que le membre du conseil national qui a été suspendu depuis sept mois par le directeur de l'Education de la wilaya de Bouira a été réintégré dans son poste avec tous ses droits socioprofessionnels. Dans ce sillage, M. L. Nouar nous a confié que « le ministre de l'Education nationale a relevé, après une étude juridique approfondie du dossier disciplinaire, plusieurs anomalies, d'où sa décision de procéder à sa réintégration à son poste ». Notre interlocuteur signale dans le prolongement de ce cas de licenciement « abusif » qu'il existe d'autres enseignants qui se trouvent sous le coup des suspensions abusives et de poursuites judiciaires et que « la tutelle a promis de rouvrir leurs dossiers et les réintégrer dans leurs droits ». Autant dire que le Cnapest - élargi a obtenu la satisfaction de ses revendications sur toute la ligne. « On aurait souhaité que cette attitude de dialogue constructif soit engagé durant le délai du préavis de grève, car de la sorte nous aurions évité le recours à la grève », estime M. L. Nouar, non sans souligner qu'il s'agit maintenant « de suivre pas à pas l'exécution des accords conclus avec le ministère de tutelle ». Selon toute vraisemblance, si l'on se fie à l'intransigeance du ministre de l'Education nationale affichée à la veille même de cet accord vis-à-vis de certaines revendications du Cnapest - élargi, une injonction venant d'en haut serait derrière ce changement d'attitude. Le porte-parole du Cnapest - élargi nous a déclaré au début de la semaine en cours que M. Abdelatif Baba Ahmed leur a fait savoir qu'il ne possédait pas la prérogative de grâce qui lui permettrait de réintégrer à son poste l'enseignant suspendu et que seul le président de la République a un tel pouvoir. L'enseignant suspendu aurait-il été, ainsi, réintégré à son poste par la grâce? présidentielle ? Tout porte à le croire, surtout lorsqu'on apprend que pas plus tard qu'avant-hier, le président de la République a instruit le Premier ministre pour prendre en charge les préoccupations des citoyens dans tous les domaines. Dans cet ordre d'idées, le ministre de l'Education nationale est revenu, aussi, à de meilleurs sentiments concernant la question de la défalcation des journées de grève des salaires des enseignants concernés. « Nous avons convenu d'un commun accord de récupérer les heures de cours perdues lors des journées de grève et en contrepartie, la tutelle a accepté de ne pas procéder aux défalcations de ces journées des salaires des grévistes », a indiqué M. L. Nouar. Ce dernier ne manquera pas de lancer un appel pressant aux enseignants pour une reprise des cours aujourd'hui et de prendre en charge tous les élèves en matière de temps perdu, pas seulement ceux inscrits dans les classes d'examens. |
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