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La situation au
Mali, les incursions terroristes dans certains pays de la bande du Sahel ainsi
que le crime organisé préoccupent plus que jamais les pays africains. Ces
derniers ont pris conscience désormais de la nécessité d'unir leurs efforts
pour faire face à des «fléaux» qui peuvent déstabiliser n'importe quel Etat.
Pour cela, l'Union Africaine a décidé de se doter d'une «force rapide» pour intervenir rapidement dans n'importe quel pays africain qui le désire lorsque sa sécurité est menacée par des groupes terroristes. C'est du moins ce qui ressort hier de la déclaration du ministre des Affaires étrangères burkinabé, Yipene Djibril Bassole, en visite de travail en Algérie. Dans une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien, Ramtane Lamamra, le chef de la diplomatie burkinabaise affirme que la crise au Mali a démontré à quel point le terrorisme peut affaiblir un Etat en soulignant que le défi sécuritaire est devenu extrêmement important. Qualifiant l'Algérie de «leader» dans la région, Yipene Djibril Bassole, qui vient expressément des lieux saints avoir accompli son pèlerinage, affirme que son pays ne peut que soutenir cette initiative de doter l'Union Africaine d'une force de frappe militaire pour pouvoir se protéger. En quoi consistera le rôle de l'Algérie dans cette entreprise de doter l'Afrique de troupes militaires prêtes à intervenir sous l'égide de l'Union Africaine ? Le chef de la diplomatie algérienne n'a pas été très explicite mais soulignera que chaque pays, sur le «principe du volontariat», peut apporter des moyens aériens, des troupes au sol ou même s'occuper de la formation. «Il y a une volonté de l'Afrique de se prendre en charge elle-même», dira le ministre des Affaires étrangères pour qui les difficultés vécues par le Mali ont inspiré les pays africains à se doter d'une telle force. Le ministre des Affaires étrangères du Burkina-Faso a reconnu par ailleurs clairement que les troupes de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest) n'ont pas pu intervenir à temps pour porter secours au Mali. «Il y a eu beaucoup de difficultés pour mobiliser les troupes de la CEDEAO», a fait savoir le ministre des Affaires étrangères burkinabé qui souligne qu'il s'agit aujourd'hui de positionner des troupes capables d'intervenir dans des délais raisonnables. Il faut savoir que la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) est une organisation intergouvernementale ouest-africaine créée le 28 mai 1975. C'est la principale structure destinée à coordonner les actions des pays de l'Afrique de l'Ouest. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire ouest-africaine. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de l'ECOMOG, groupe militaire d'intervention qui devient permanent en 1999. La CEDEAO compte aujourd'hui 15 Etats membres. La prise du nord du Mali par des factions terroristes a démontré que la CEDEAO manque de moyens pour intervenir rapidement, de l'avis du ministre des Affaires étrangères burkinabé qui indique qu'il serait mieux de «se doter de troupes capables de nous protéger». Enfin Ramtane Lamamra a assuré hier que notre pays a «mobilisé d'énormes moyens pour renforcer sa sécurité aux frontières et exporter la stabilité vers les autres pays». «Pour ce qui est du dispositif sécuritaire tout le long de nos frontières, l'Algérie a mobilisé d'énormes moyens et apporte une contribution significative à la lutte contre le terrorisme et le crime organisé», a indiqué M. Lamamra. «Nos forces armées et de sécurité travaillent à renforcer la sécurité nationale et à faire en sorte que notre pays exporte de la stabilité vers tous les pays voisins et frères et même au-delà, y compris les pays avec lesquels nous ne partageons pas de frontières», a-t-il ajouté. A une question sur les otages algériens enlevés dans le nord du Mali en 2012, il a réaffirmé que l'Algérie restera «mobilisée en tant qu'Etat», de même que «toutes les structures compétentes réunies» pour «conjuguer leurs efforts dans ce sens». «Nous témoignons encore une fois notre solidarité très profonde aux familles et aux amis de nos collègues, d'autant plus qu'une autre fête religieuse vient de se passer sans qu'ils ne soient avec nous et avec leurs familles», a regretté M. Lamamra, ajoutant que les autorités algériennes «ne connaîtront pas de répit tant que cette question très émotionnelle et humaine n'aura pas connu une issue heureuse». Interrogé sur la «cabale médiatique» que mène actuellement le royaume chérifien contre l'Algérie à cause de la fermeture des frontières, Lamamra dira que «la contribution et les engagements de l'Algérie pour l'intégration maghrébine sont au-dessus de débat». A noter que Lamamra s'est entretenu avec le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération régionale du Burkina Faso, Yipene Djibril Bassole. L'entretien, qui s'est déroulé au siège du ministère des Affaires étrangères, a permis aux deux parties d'examiner l'évolution des relations bilatérales, ainsi que les perspectives de leur développement. Les deux ministres ont abordé également la situation qui prévaut au Sahel, particulièrement au Mali, à la lumière des derniers développements intervenus dans ce pays et dans la sous-région. |
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