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Grève à la piscine de Sidi M'cid

par A. Mallem

Les 19 jeunes travailleurs activant à l'établissement de loisirs de la piscine de Sidi M'cid de Constantine ont entamé dimanche dernier une grève illimitée, réclamant leur permanisation. Délégués par leurs camarades, deux d'entre eux, en l'occurrence Bouziane Khaled et Azaza Moua'd, se sont présentés à notre bureau pour expliquer leur statut professionnel, parler de leur situation socioéconomique et des conditions de travail dans lesquelles ils évoluent. « Nous avions été recrutés au mois d'avril 2010 par l'intermédiaire de l'Anem dans le cadre du filet social, a expliqué Bouziane, et nous avons œuvré une année durant au sein de l'établissement de la piscine en nous occupant un peu de tout, sécurité, nettoyage, maîtres-nageurs et surveillants de baignades, etc.

A l'expiration de notre contrat d'une année non renouvelable, il y a de cela deux ans et demi environ, nous avons été repris par la direction de l'action sociale (DAS) dans le cadre de ce qu'on appelle le dispositif de l'action et de l'insertion sociale (DAIS) avec un contrat de deux ans renouvelable deux fois, mis à la disposition du secteur de la Jeunesse et des sports et gérés par l'office des établissements de jeunesses (ODEJ), tout en continuant à activer dans cette même structure de loisirs avec un salaire de 6000 dinars par mois pour un travail journalier qui peut aller jusqu'à 16h heures en été.

Lorsque l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Djiar, est venu en visite à la piscine, nous avons entendu dire qu'il avait octroyé une soixantaine de postes de travail permanents pour ce secteur et les responsables nous ont fait entrevoir la possibilité d'être permanisés. Dès lors, et à chaque début de saison, pour nous encourager à déployer des efforts à la réussite de celle-ci, on nous promettait la régularisation. Malheureusement, jusqu'à ce jour, rien n'est venu. Aujourd'hui, dimanche 20 octobre, nous avons décidé de déclencher une grève illimitée jusqu'à satisfaction de notre revendication principale, à savoir la permanisation ».

Contacté hier, le directeur de l'ODEJ, M. Almi Mohamed, a déclaré avoir reçu les protestataires le matin même dans son bureau et qu'il avait réglé le problème avec eux. A propos de leur revendication à la permanisation, le directeur de l'ODEJ a évoqué tout d'abord l'absence de postes budgétaires octroyés à son établissement par le ministère de tutelle avant de dire que les intéressés « sont des travailleurs de la DAS ». Ensuite, il dira que ces 19 travailleurs qu'il faut dissocier des travailleurs du secteur de la Jeunesse et des Sports activant actuellement sur le chantier de rénovation de la piscine olympique sont au chômage technique pratiquement depuis le mois de septembre dernier. Ce qui fait que, selon lui, la prétendue grève qu'ils ont déclenchée sans aucun préavis n'a aucun impact sur le service du fait que la saison estivale est terminée depuis presque deux mois et que l'établissement de gestion de la piscine est fermé mettant automatiquement ces travailleurs au chômage technique. De son côté, M. Lamine Rehailia, chargé de la communication à la DAS, a précisé que les protestataires n'activent pas au secteur de l'action sociale et ils sont seulement rétribués par ce dernier. « Ainsi, dira-t-il, c'est l'employeur qui doit prendre en charge leurs revendications socioprofessionnelles». Devant ces déclarations contradictoires, les grévistes sont perplexes et, tout en poursuivant leur grève, ils se demandent à quel saint se vouer et à qui s'adresser pour obtenir gain de cause. « Nous allons voir ce qu'on peut faire dans les jours à venir », nous ont-ils dit sur un ton de lassitude.