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MEDEA- Il tue son beau-père : 20 ans de prison

par Rabah Benaouda

C'est avec une affaire d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens qu'ont débuté les séances du tribunal criminel près la cour de justice de Médéa, dans sa troisième session, pour cette année 2013. Un tribunal criminel présidé par le juge Mohamed Martil. Une affaire d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens dont devait répondre le dénommé Mohamed Amine B., un jeune homme âgé, aujourd'hui, d'un peu plus de 21 ans, responsable de la mort de son beau-père, le second mari de sa mère, le dénommé Hakim D., âgé de 47 ans, au moment des faits. Un drame familial qui remonte à ce fatidique mardi 26 février 2013, aux environs de 16 h, dans la ville de Berrouaghia, chef-lieu de daïra, situé à 27 km au sud- est de Médéa. Une altercation verbale puis physique entre le jeune homme et son beau-père qui tournera, malheureusement, au drame : un coup de couteau porté au cou du beau-père, par son propre beau-fils, lui fera perdre la vie, dès son admission aux urgences de l'établissement public hospitalier (EPH) Benyoucef Benkhedda de Berrouaghia. «Il avait divorcé de ma mère et je ne pouvais accepter le fait qu'il continuait à rôder devant notre domicile.

Sa tenue et son comportement malsains à la maison, quand il vivait chez nous, m'avaient toujours agacé, énervé. Mais, monsieur le président, je vous jure que je n'ai jamais pensé ni eu l'intention de le tuer en sortant mon couteau, le jour du drame. C'est un accident et je le regrette. Je demande pardon».

C'est ce que ne cessera de dire l'accusé, tout au long de son interrogatoire, par le juge Mohamed Martil, qui lui répondra : «la victime, que Dieu ait son âme, ne cherchait qu'à voir sa fille qui est votre demi-sœur, ce que lui permettait la loi. Alors, pourquoi lui avoir interdit, à maintes reprises, cette visite» ? Et l'accusé de répondre : «Je lui ai toujours dit et demandé d'aller rendre visite à sa fille, à l'école où elle étudiait. Je n'ai jamais voulu ni accepté qu'il revienne rôder devant notre domicile. Je ne lui ai jamais fait confiance. Ma mère était la deuxième femme dont il venait de divorcer.» Et le président du tribunal d'enchaîner : «Vous n'êtes pas la loi. Cette affaire de visite ne regardait que votre mère, son ex-mari et leur fille ! Pas vous ! Et le jour du drame, que s'était-il passé?» et l'accusé de répondre : «Il m'avait provoqué, insulté, fait tomber à terre et donné des coups de poing. Alors, je m'étais défendu, en sortant mon couteau, dans le but de lui faire peur pour qu'il s'éloigne de moi».

Et le président du tribunal de dire : «Non ! vous vouliez le tuer ! En le frappant au cou ! Et pas à la main, au bras, à la cuisse, par exemple. Vous vouliez, tout simplement, en finir avec votre beau-père!».

Le défilé à la barre, quoique très poignant, des deux épouses divorcées de la victime, et de leurs enfants n'apportera rien de nouveau au tribunal. La partie civile n'ayant pas engagé d'avocat, c'est le procureur de la République qui entamera son long réquisitoire : «aucune excuse ne peut être accordée à l'accusé pour cet acte abject qui est né d'une profonde rancune doublée d'une grande rancœur, vis-à-vis de son beau-père. Les faits de l'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens sont établis. C'est pourquoi nous réclamons, en notre âme et conscience, la prison a perpétuité à l'encontre de l'accusé».

Lui emboîtant le pas, les deux avocats de la défense s'évertueront à rabaisser la peine requise par le procureur de la République : «Ce sont de simples coups et blessures volontaires ayant entraîné, malheureusement, la mort, sans intention de la donner. Notre mandant a eu une enfance et une adolescence malheureuses et douloureuses. C'est pourquoi, nous demandons à cet honorable tribunal l'indulgence, en accordant à notre mandant, les circonstances atténuantes les plus larges».

Après délibérations, le tribunal criminel près la cour de justice de Médéa confirme l'accusation d'homicide volontaire avec préméditation et guet-apens, refuse les circonstances atténuantes et condamne l'accusé Mohamed Amine B. à une peine de 20 ans de prison ferme.