Encore une fois la
faculté de médecine «Taleb-Mourad» de l'université de Belabbès vient d'être
secouée par un scandale que viennent de dénoncer les candidats au concours de
résidanat en médecine. Selon les termes d'une lettre adressée au ministre de
l'Enseignement supérieur, les protestataires évoquent «la triche» dans un
examen d'une importance extrême qui donne accès à une formation de médecins
spécialistes. Les notes de plus de 19 /20 obtenues par des candidats et des
noms qui coïncident avec ceux de profs en médecine au CHU de Belabbès et de
certains riches de la ville ont fait planer des soupçons sur la crédibilité et
l'impartialité des responsables de cet examen. Selon les protestataires
l'examen est entaché de «magouilles» dont le premier responsable serait le Pr
chef de service des UMC qui aurait «choisi une collection de QCM» destinée pour
une catégorie de candidats ciblés d'avance. Des médecins en quête de spécialité
préparent cet examen durant des mois pour que d'autres, informés au préalable
sur les banques de QCM ou des versions modifiées de celles-ci, réussissent à
l'examen même avec des réponses fausses. Pour argumenter leurs allégations, les
signataires de la pétition soulignent que cette pratique dans cette faculté de
médecine dure depuis des années; pour preuve, «il suffit de comparer les
questions posées en 2011,2012 et 2013 !». Avec les notes obtenues par les
candidats au résidanat de médecine on devrait espérer des prix Nobel alors que
des malades meurent dans nos maternités et hôpitaux par les erreurs médicales
les plus basiques, a-t-on signalé. Le premier responsable de cet examen, le Pr
Maghraoui que nous avons contacté, a déclaré que les candidats qui se sentent
lésés «n'ont qu'à porter plainte et demander une enquête à ce sujet». Notre
interlocuteur rejette toute responsabilité dans cette affaire du fait que
durant l'examen il se trouvait à l'étranger. Tout en récusant en bloc les
accusations des candidats, le Pr Maghraoui nous fait savoir que la correction
se fait par un ordinateur dont le disque dur est programmé par le ministère.
C'est le système de l'examen qui est implicitement mis en cause car le candidat
ne répond pas à la question mais il met une croix en face de la bonne réponse.
Par ce système un candidat peut obtenir 20/20, selon le responsable. A noter
qu'un bon nombre de candidats ont revendiqué leurs copies pour une éventuelle
comparaison avec les réponses-types. Cette revendication, somme toute légale,
est restée lettre morte face à une fin de non recevoir du doyen de la faculté.
Ceux qui ont insisté ont été menacé d'interdiction de passer cet examen durant
5 ans, ont indiqué des médecins. Pour rappel, il y a deux années, des étudiants
en deuxième année de médecine ont crié au scandale des notes falsifiés. Ce qui
a contraint l'administration de la faculté à admettre toute une promotion en
troisième année même ceux qui ont obtenu des notes éliminatoires.