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Le malaise qui
frappe de plein fouet l'unité de coton de l'Algérienne des textiles, Texalg
Spa, de Chaab Erssas de Constantine a fini par éclater, à la veille de l'Aïd
El-Adha, lorsque les travailleurs ont entamé une grève ouverte pour «protester
contre les salaires très bas qu'ils perçoivent et pour dénoncer, dans la
foulée, le comportement des responsables».
L'élément déclencheur du débrayage, qui s'est poursuivi jeudi, demeure l'insatisfaction exprimée par les travailleurs devant le montant de l'avance sur salaire qu'ils avaient demandée pour l'achat du mouton du sacrifice. «La direction s'est montrée intransigeante et a refusé d'aller au-delà du montant de 5.000 dinars par travailleur», nous ont déclaré, jeudi, des travailleurs rencontrés à la maison du syndicat. «Ce qui est nettement insuffisant, il faut en convenir, vu le prix des bêtes de sacrifice sur le marché», ont-ils poursuivi. Estimant que de ce fait, «on n'exagère rien en vous disant que 90% d'entre nous n'ont pas accompli le rite du sacrifice. Et pour cause, un ingénieur touche dans notre unité un salaire de 28.000 à 30.000 dinars par mois, alors que pour les simples travailleurs, le salaire mensuel est situé entre 23.000 et 24.000 dinars». Aussi, dimanche 13 octobre, soit deux jours avant la fête du sacrifice, les 300 travailleurs de l'unité ont décidé de débrayer, en paralysant complètement leur unité. Alertés par les ouvriers, les instances syndicales de l'UGTA au niveau de la wilaya, en l'occurrence les responsables de l'Union territoriale Ouest (UTO), se sont rendues immédiatement sur les lieux pour négocier avec la direction de l'unité et essayer de débloquer une situation apparemment compromise. «Mais, le directeur intérimaire de l'unité, M. Benzaoui, nous a déclaré qu'il ne pouvait rien changer à son niveau, car le montant de l'avance sur salaire avait été fixé par la direction générale de l'entreprise», nous ont indiqué les syndicalistes de l'UTO. Pour ce qui est du règlement des autres problèmes évoqués par les travailleurs, a-t-on encore expliqué, le directeur intérimaire de l'unité a estimé qu'il faut attendre la venue du premier responsable de Texalg, «seul habilité à en discuter». Issue de la restructuration de l'Enaditex, l'Algérienne des textiles traverse présentement une situation des plus alarmantes : au manque de matière première, le coton, est venue s'ajouter l'absence d'un plan d'investissement qui, lui, résulte d'un manque criard de moyens financiers. Et la boucle se trouve bouclée. Le marasme touche les 17 unités de l'entreprise disséminées à travers le territoire national. Le conseil syndical de l'entreprise, réuni en date du 26 juin dernier, note dans son PV, dont nous détenons une copie, que «malgré l'aide des pouvoirs publics pour l'assainissement financier, le plan d'investissement, la formation, le fonds de roulement, il se trouve que l'entreprise a du mal à démarrer et l'activité régresse de mois en mois. Les salaires ne sont pas payés à terme échu, donnant ainsi l'impression que l'entreprise sombre dans une régression inquiétante, et la faillite sera inévitable si la situation reste ainsi». Et d'ajouter que les problèmes sociaux sont nombreux : salaires et primes, régularisation des contractuels, harmonisation des avantages à la retraite, etc. Sur ce dernier point, les travailleurs nous ont signalé que leurs collègues concernés par la retraite refusent de postuler à ce droit tant les primes qu'ils auront à percevoir sont insignifiantes. Et les syndicalistes de conclure, en dénonçant «la non-concrétisation des objectifs arrêtés par les pouvoirs publics». |
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